Aker BP digne d’achat en cas de repli

© Aker BP

Aker BP va pouvoir se montrer généreux envers l’actionnaire, tout en investissant dans l’augmentation de sa production.

Malgré une production décevante, Aker BP achève le trimestre sur des résultats meilleurs que prévu. La production de pétrole et de gaz s’est établie à 150.566 barils par jour, soit 14,2% de plus qu’il y a un an (131.880), mais 4,6% de moins qu’au 2e trimestre (157.800). En cause: la maintenance – planifiée – de plusieurs champs pétroliers, mais aussi les problèmes techniques rencontrés à Skarv. Aker BP confirme les chiffres prévisionnels pour 2018 (de 155.000 à 160.000 barils quotidiens), mais prévoit désormais un résultat final dans le bas de cette fourchette.

Entre janvier et septembre, la production journalière s’est élevée à 155.637 barils en moyenne. Grâce à plusieurs acquisitions et à la fusion, en 2016, avec les activités norvégiennes de BP, la production de l’ex-Det Norske est passée de 5.000 barils en 2013 à 60.000 en 2014, 118.200 en 2016 et 138.825 l’an dernier. Malgré une production en légère baisse, le chiffre d’affaires trimestriel a bondi de 67,7%, de 596,2 millions de dollars en 2017 à 999,6 millions cette fois – un record. Cette hausse est évidemment liée à celle des prix du pétrole et du gaz, qui ont augmenté de 42 et 50% respectivement en un an. Le cash-flow opérationnel (Ebitda) est parti en flèche (+86%, à 736 millions de dollars). Il a progressé en neuf mois de 66,7%, à 2,13 milliards. Les coûts de production sont légèrement plus élevés cette année (de 11,1 à 11,9 dollars le baril au 3e trimestre et de 9,9 à 11,8 après neuf mois), mais restent sous l’objectif, fixé à 12 dollars pour 2018. L’augmentation des charges financières et fiscales a limité la croissance du bénéfice net à 11,5% (de 112 à 125 millions de dollars), mais l’augmentation n’en est pas moins de 75,3%, à 422,1 millions de dollars, en neuf mois.

Avec un endettement net de 2,86 milliards de dollars (0,93 fois l’Ebitda escompté pour 2018) fin septembre, Aker BP est financièrement sain. Il devrait en outre obtenir, cette année encore, un crédit d’impôt de 1,5 milliard, qu’explique la reprise, l’an dernier, des activités pétrolières de Hess Norge en Norvège. Il pourra donc se montrer généreux envers l’actionnaire tout en investissant dans l’augmentation de sa production. Le dividende a déjà beaucoup progressé ces dernières années; Aker BP versera cette fois 450 millions de dollars (rendement brut de 3,5%), à quoi s’ajouteront 100 millions de dollars par an en 2019-2021. La croissance de la production sera soutenue par les investissements dans des projets. Le principal site est Johan Sverdrupp (part de 11,6%), dont la production, qui démarrera en novembre 2019, ajoutera dans un premier temps (jusqu’en 2022) 50.000 barils par jour à celle d’Aker BP. La direction a revu à la hausse ses budgets d’exploration et étudie la possibilité de réaliser des acquisitions ciblées. Le rachat, récemment annoncé, de 11 licences de Total dans le rift continental norvégien (205 millions de dollars) et l’acquisition des 77,8% de participation d’Equinor dans la zone d’exploration King Lear, en mer du Nord (250 millions), s’inscrivent dans cette optique.

Conclusion

L’action a bien réagi aux chiffres du 3e trimestre, avant de se laisser entraîner par la baisse du cours du pétrole. L’évolution d’Aker BP est impressionnante et devrait le rester. Le titre pourrait intégrer le portefeuille en cas de repli généralisé, en 2019. A 20 fois le bénéfice et 5 fois le rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel escomptés pour 2018, elle est correctement valorisée.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 287,8 couronnes norvégiennes

Ticker: AKERBP NO

Code ISIN: NO0010345853

Marché: Oslo

Capit. boursière: 105,8 milliards NOK

C/B 2017: 36

C/B attendu 2018: 20

Perf. cours sur 12 mois: +86%

Perf. cours depuis le 01/01: +42%

Rendement du dividende: 3,5%

Partner Content