Aker BP a bouclé une transaction majeure au 2e trimestre

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A présent rassemblés, les actifs pétro-gaziers d’Aker BP et de Lundin Energy fourniront entre 410.000 et 435.000 barils d’équivalent pétrole au 2e semestre. Financièrement saine, la nouvelle entité s’est déjà vu accorder par plusieurs agences une note plus favorable que l’ancien AkerBP.

Le 30 juin, et c’est à n’en point douter la grande nouvelle du 2e trimestre le concernant, le producteur norvégien de pétrole et de gaz a finalisé l’acquisition des actifs pétro-gaziers du groupe suédois Lundin Energy, annoncée à la fin de l’année dernière. Ceux-ci se situent, comme les siens, dans les eaux norvégiennes, plus précisément, sur le plateau continental norvégien, ou PCN. Aker BP a payé Lundin en espèces (2,2 milliards de dollars) et en actions (émission de 271,9 millions de nouveaux titres, pour une valeur de 9,34 milliards de dollars). Le nombre total d’actions en circulation s’est ainsi accru de 75,5%, à 632 millions. Les chiffres de Lundin Energy seront consolidés à partir du 1er juillet. De cette union est née la plus grande société pétrolière et gazière cotée en Bourse à n’être active que sur le PCN. Sa structure de coûts sera faible, son émission de carbone, à l’avenant, son potentiel de croissance, très beau, et le dividende devrait être alléchant.

Fin juin, Aker BP avait 2,15 milliards de dollars en caisse. Le groupe a remboursé le 1er juillet 600 millions de dollars de dette bancaire héritée de Lundin. En outre, il dispose d’une facilité de crédit inutilisée de 3,4 milliards de dollars. Sa dette nette est passée au cours du 2e trimestre de 877 millions de dollars à 3,82 milliards de dollars, contre 2,8 milliards de dollars à fin juin 2021. La nouvelle entité est financièrement saine, ce que n’ont pas manqué de souligner plusieurs agences de notation en relevant leur rating. Le groupe a fait passer le dividende trimestriel de 0,475 à 0,525 dollar brut (+11%) par action à partir de ce 3e trimestre.

Au 2e trimestre, le chiffre d’affaires (CA) d’Aker BP a chuté de 11,6% par rapport au trimestre (record) précédent, à 2,03 milliards de dollars; en glissement annuel toutefois, il a gagné 80%. Le groupe a vu sa production quotidienne reculer de 13% par rapport au 1er trimestre, à 180.300 barils d’équivalent pétrole. C’est également moins qu’au 2e trimestre de 2021 (198.600 barils). Ce sont des interruptions de production inopinées (à Alvheim et à Ivar Aasen) et des travaux de maintenance, planifiés, eux, dans le champ pétrolifère Johan Sverdrup et dans la région de Valhall, qui expliquent cette baisse. La production journalière moyenne a baissé de 210.400 barils d’équivalent pétrole au 1er semestre de 2021 à 194.700 barils au 1er semestre de cette année. C’est principalement pour cette raison que le coût de production moyen du baril a augmenté de 8,8 à 11,8 dollars en un an (il était de 11,6 dollars au 1er trimestre de 2022). Mais Aker BP “nouvelle mouture” produira plus de barils au 2e semestre. Les actifs pétro-gaziers de Lundin Energy ont pour leur part produit en moyenne 181.000 barils d’équivalent pétrole par jour au cours du 1er semestre. Aker BP s’attend à ce que leur production conjointe atteigne 410.000 à 435.000 barils d’équivalent pétrole au 2e semestre, soit plus de deux fois plus qu’à lui seul. En moyenne, la production d’un baril d’équivalent pétrole ne coûterait dès lors plus que 7 dollars. Au 1er semestre, le baril de pétrole s’est écoulé en moyenne à 108 dollars, contre 63,3 dollars l’an passé, et à 161,7 dollars, le baril de gaz s’est vendu près de quatre fois plus cher que l’an passé (41,4 dollars).

A 724 millions de dollars, le bénéfice net du 1er semestre signe une hausse de 157,6% en glissement annuel (281 millions de dollars l’an dernier), malgré l’amortissement, au 2e trimestre, de 422 millions de dollars sur le champ Ula. Si ses projets continuent d’évoluer comme espéré, le groupe verra sa production journalière se hisser à 525.000 barils d’équivalent pétrole au bas mot d’ici à 2027.

Conclusion

L’action Aker BP a perdu 21% depuis le sommet atteint début juin. A 6,4 fois le bénéfice attendu en 2022, elle n’est pas onéreuse, mais beaucoup dépendra naturellement de l’évolution des cours du pétrole et du gaz. Les positions existantes peuvent être conservées. Nous ne recommanderons toutefois d’acheter que lorsque le cours sera descendu à 300 couronnes (NOK).

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 329,4 NOK

Ticker: AKERBP NO

Code ISIN: NO0010345853

Marché: Oslo

Capit. boursière: 210,9 milliards NOK

C/B 2021: 15,6

C/B attendu 2022: 6,4

Perf. cours sur 12 mois: +37,9%

Perf. cours depuis le 01/01: +21,3%

Rendement du dividende: 6,2%

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