Aker ASA

Digne d’achat

Au début de cette année, nous avons manqué de justesse un achat du holding norvégien Aker ASA pour le portefeuille modèle. A l’époque, nous misions sur un double redressement du cours du pétrole et de la couronne norvégienne (NOK). Malgré la récente correction, le cours d’Aker ASA a progressé entretemps de plus de 20%, dividende et effet de change positif (+5%) compris. La valeur nette d’inventaire (VNI) s’établit actuellement à 267 NOK par action, ce qui représente une décote élevée de 37% pour le cours de Bourse. Bien entendu, Aker ASA est lourdement affectée par la crise qui frappe l’industrie pétrolière et gazière, puisque les participations liées à ce secteur représentaient 42% de la valeur brute d’inventaire du holding – 26,3 milliards NOK – au 31 mars. La part de ces participations avait d’ailleurs toujours dépassé les 50% jusqu’en septembre 2014. Le holding distingue des participations financières et industrielles. Le 31 mars, les participations financières représentaient 29% (7,7 milliards NOK; +0,2 milliard NOK par rapport à la fin de l’année précédente) de la valeur brute d’inventaire. Outre 3,3 milliards NOK de liquidités, elles incluaient 1,8 milliard NOK de participations dans American Shipping Company (armateur de pétroliers) et Aker Philadelphia Shipyard (chantiers navals), 2 milliards NOK d’investissements dans des sociétés non cotées en Bourse et 0,7 milliard NOK dans un projet immobilier à Oslo. Les participations industrielles sont des engagements à long terme typiques qui se traduisent généralement par une participation de contrôle. Par ordre de valeur, il s’agit de Ocean Yield (transport maritime; participation de 73%, 27% des participations industrielles), Det Norske (producteur de pétrole; participation de 50%, 26%), Aker Solutions (services pour l’industrie pétrolière et gazière ; participation de 34,8%, 22%), Aker BioMarine (pêche au krill; participation de 99%, 9%), Havfisk (pêche; participation de 73,2%, 7%), Akastor (scindée d’Aker Solutions l’an dernier ; participation de 34,5%, 7%) et Kvaerner (services pour l’industrie pétrolière et gazière; participation de 28,7%, 2%). La valeur totale de ces participations industrielles a progressé de 2,5 milliards NOK depuis début 2015, principalement grâce à Det Norske (+1,3 milliard NOK) et Ocean Yield (+1,1 milliard NOK). Det Norske, surtout, a changé de dimension l’an dernier à la suite de l’acquisition des activités pétrolières norvégiennes de Marathon Oil Corp. L’entreprise est à présent suffisamment financée pour participer au développement de Sverdrup – le plus grand gisement pétrolier découvert dans les eaux norvégiennes depuis 1974; première production attendue fin 2019. Aker ASA a abaissé son dividende brut pour la première fois depuis 2009, de 13 à 10 NOK par action. Une conséquence logique d’une politique de dividende qui prévoit un dividende annuel compris entre 2% et 4% de la VNI (4,1% en 2015, contre 3,9% en 2014). De plus, le holding laissait pour la première fois la possibilité de faire verser 50% du dividende en actions, moyennant une décote de 10%. L’acteur de référence Kjell Inge Roekke en a pleinement profité et a ainsi accru sa participation de 67,8% à 68,2%.

Conclusion

Aker ASA s’échange à 1,2 fois la valeur comptable, alors que la décote par rapport à la VNI atteint désormais un niveau très attrayant de 37%. Nous sommes convaincus que l’actionnaire principal Roekke est proche de sortir le holding norvégien renforcé de la crise. L’action reste dans la Sélection de l’Initié.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

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