Airbus reprend le contrôle de sa trésorerie

La publication des résultats du 3e trimestre a livré cette excellente nouvelle: Airbus ne consomme plus de trésorerie.

Alors qu’Airbus s’imposait comme un concurrent redoutable pour l’américain Boeing, tourmenté par les nombreux problèmes du B737 MAX, la pandémie est brusquement venue troubler les réjouissances. Le trafic aérien a diminué de 60 à 70%, mettant à genoux les compagnies aériennes, principales clientes de l’avionneur européen, qui a dû renoncer, du moins pour les prochaines années, à ses prévisions optimistes. Car il semble évident désormais que l’impact négatif de la pandémie ne se sera pas estompé en 2021; la plupart des spécialistes du secteur ne tablent pas sur une normalisation du trafic aérien avant 2023 ou 2024, si tout va bien. La perspective à long terme est importante, dans le secteur aérien.

Depuis sa création, Airbus a déjà livré plus de 11.000 appareils à plus de 100 compagnies aériennes et plus de 12.000 hélicoptères à quelque 3.000 clients. L’avionneur européen est numéro deux mondial de l’industrie spatiale et se classe parmi les 10 premiers acteurs internationaux du secteur de la défense. Sur la décennie écoulée, le titre est véritablement devenu une action de croissance (surtout s’agissant de la rentabilité); début 2020, sa performance sur cinq et sur 10 ans l’a hissé sur la troisième marche du podium, sur l’Euro Stoxx 50. Entre 2000 et 2020, le trafic aérien a été multiplié par 2,4; il devrait encore doubler au cours des 15 prochaines années. La hausse sera peut-être un peu plus lente qu’escompté, mais une croissance annuelle moyenne de 4,3% sur les deux prochaines décennies n’est en aucun cas irréaliste. Entre 1978 et 2018, le nombre de kilomètres effectués par les passagers aériens a été multiplié par quatre. Sur cette base, Airbus estime que 39.000 nouveaux appareils seront nécessaires pour le transport du fret et des passagers d’ici à 2040. A l’inverse des compagnies aériennes, les constructeurs aéronautiques évoluent dans un secteur marqué par une faible concurrence et un seuil d’entrée élevé.

Au 3e trimestre, le groupe a produit un chiffre d’affaires (CA) de 11,21 milliards d’euros, 49% de moins qu’au même trimestre de l’an dernier. Le consensus attendait 11,48 milliards d’euros. Au terme des neuf premiers mois de l’exercice, le CA d’Airbus atteignait 30,16 milliards d’euros (46,17 milliards, un an plus tôt, soit une baisse de 35%). Le carnet de commandes comprenait 7.441 aéronefs, fin septembre. La publication des résultats du 3e trimestre a toutefois livré une excellente nouvelle: Airbus ne consomme plus de trésorerie. Alors que le groupe avait vu partir en fumée 4,4 milliards d’euros de liquidités au 1er semestre, il a dégagé 600 millions d’euros au 3e trimestre. Le bénéfice d’exploitation (Ebit) s’est élevé à 820 millions d’euros (consensus: 705 millions). Sur les trois premiers trimestres de l’exercice, l’Ebit reste légèrement négatif, à -125 millions d’euros (+4,133 milliards d’euros sur les trois premiers trimestres de 2019). Le bénéfice ajusté par action est passé de 2,81 euros sur les neuf premiers mois de 2019 à -3,43 euros par action pour la même période de 2020. La position nette de trésorerie de fin 2019 (12,5 milliards d’euros) a fondu et le groupe affichait fin septembre une dette financière nette de 0,242 milliard d’euros.

Conclusion

Nous avons pu acquérir l’action à un prix raisonnable au printemps. Nous l’avons depuis revendue avec une belle plus-value. Nous relevons notre conseil à “acheter”. Toute correction digne de ce nom pourrait rendre le titre de nouveau éligible à une intégration dans le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 81,54 euros

Ticker: AIR FP

Code ISIN: NL0000235190

Marché: Euronext Paris

Capit. boursière: 63,9 milliards EUR

C/B 2019: 12

C/B attendu 2020: –

Perf. cours sur 12 mois: -39%

Perf. cours depuis le 01/01: -37%

Rendement du dividende: –

Partner Content