Adidas: une année 2021 sans éclat

© Getty Images

Malgré la tenue de grands événements sportifs (la Coupe d’Europe de football et, surtout, les Jeux olympiques au Japon), reportés de 2020 à cette année, 2021 ne restera pas dans les annales pour le géant allemand du sport. L’action Adidas, qui compte traditionnellement parmi les fleurons des Bourses allemandes et européennes, a en effet brillé par son absence du palmarès.

Adidas semblait bien positionné pour remporter la médaille d’or à l’épreuve du redressement des résultats, mais des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement et, dans une bien plus large mesure, les “turbulences” en Chine l’en ont empêché. Comme son grand rival Nike, Adidas a renoncé à s’approvisionner en coton issu du travail forcé de la minorité ouïghoure, au Xinjiang (Chine). Il n’en fallait pas plus à Beijing pour appeler au boycott d’Adidas sur les réseaux sociaux. Conséquence: après un début d’année relativement bon sur tous ses marchés, le groupe a vu ses ventes reculer dans l’empire du Milieu aux deuxième et troisième trimestres. Heureusement, ailleurs, comme en Amérique du Nord et du Sud et en Europe, les ventes ont continué de progresser, si bien que le cours a franchi la barre des 330 euros, un record, début août – pour le plus grand bonheur du holding GBL, dont la deuxième participation majeure est Adidas. En (Grande) Chine, les ventes ont reculé de pas moins de 16%, à 1,40 milliard d’euros, au deuxième trimestre et de 15% (avant l’effet de change), à 1,155 milliard d’euros, au troisième trimestre.

Le chiffre d’affaires (CA) consolidé du troisième trimestre a atteint 5,75 milliards d’euros, 3,4% de plus qu’au même trimestre de 2020 (5,56 milliards d’euros) mais 1,5% de moins que ne l’avaient prévu les analystes (5,84 milliards d’euros). La direction affirme que les confinements en Asie, les problèmes d’approvisionnement et les difficultés rencontrées en Chine lui ont coûté 600 millions d’euros de CA. Les ventes en ligne ont toutefois encore augmenté de 8% sur un an, et même de 64% par rapport à la période juillet-septembre 2019. Le bénéfice d’exploitation (Ebit) s’est établi à 672 millions d’euros, en baisse de 8,5% par rapport au troisième trimestre de 2020, manquant, là encore, le consensus (679 millions). La marge d’Ebit (Ebit/CA) a baissé en un an de 13,2% à 11,7%. Le groupe est toutefois en bonne voie pour renouer avec les niveaux d’avant-crise (12 à 14%). Le bénéfice par action (BPA) s’est élevé à 2,34 euros, en deçà du consensus (2,48 euros) et du BPA du troisième trimestre de 2020 (2,58 euros).

Comme Nike, Adidas profite depuis plusieurs années déjà de l’engouement pour “l’athleisure”, cette mode qui consiste à intégrer des articles de sport (vêtements, baskets) ou très décontractés dans les tenues de tous les jours. Kasper Rorsted, le CEO d’Adidas, a maintenu ses prévisions pour l’exercice 2021, mais le CA comme le bénéfice devraient s’inscrire dans le bas des fourchettes annoncées. La cession de la filiale Reebok d’Adidas à Authentic Brands Group, pour 2,1 milliards d’euros, devrait être bouclée au premier trimestre de 2022.

Conclusion

Adidas reste un titre de croissance d’une grande qualité et un incontournable sur le marché européen. Mais vu sa valorisation (valeur de l’entreprise de 15,5 fois l’Ebitda attendu en 2022, pour ne citer que cet exemple), les résultats doivent être irréprochables, ce qui n’était pas le cas au troisième trimestre, et ne le sera pas non plus sur l’exercice. Nous avons récemment repris une position pour miser sur le potentiel de redressement de l’action en 2022; nous maintenons notre conseil.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 283 euros

Ticker: ADS GY

Code ISIN: DE000A1EWWW0

Marché: Francfort

Capit. boursière: 59,22 milliards EUR

C/B 2020: 62

C/B attendu 2021: 38

Perf. cours sur 12 mois: +2%

Perf. cours depuis le 01/01: -4%

Rendement du dividende: 1,1%

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