Accélération de la croissance de Recticel: tous les signaux au vert

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Des noeuds étant enfin tranchés, Recticel peut se concentrer pleinement sur sa réorientation stratégique. Le groupe, dont les dettes sont intégralement remboursées, a les moyens et les opportunités de continuer à développer son activité Isolation… au moment même où l’Union européenne donne le coup d’envoi d’une politique de relance écologique!

Pandémie ou pas, Recticel vit une année historique. Le marché désespérait de le voir vendre sa division Garnissage automobile: l’allemand Admetos, spécialisé dans le capital-investissement, est entré dans la danse à un moment où on ne s’y attendait plus. Il a dans un premier temps acheté 51% du pôle, dont il se réserve le droit d’acquérir le solde à un prix convenu à partir de mars 2024. Recticel a en outre cédé ses 50% de participation restante dans la joint-venture Eurofoam à son partenaire allemand Greiner, qui a mis sur la table bien plus que leur valeur intrinsèque. Ces contrats lui rapportent un montant net de 210 millions d’euros (consensus: 140 millions), soit une plus-value de 85 millions d’euros. Recticel doit, pour cette seconde transaction, une fière chandelle à son concurrent Kingspan qui, rappelons-le, avait conclu avec Greiner un accord portant sur la moitié d’Eurofoam dans le cadre de l’offre hostile (700 millions d’euros) émise plus tôt dans l’année par l’irlandais sur les activités Isolation et Mousses souples (dont Eurofoam fait partie). Kingspan est loin d’être un inconnu pour le producteur de polyuréthane, qu’il avait tenté de reprendre en 2010; le conseil d’administration avait à l’époque rejeté la proposition à l’unanimité, mais il était clair qu’une réorientation s’imposait. La signature, le 30 juin, des deux contrats, a été confirmée lors de l’annonce des chiffres semestriels. Des semestriels qui attestent que malgré un début d’exercice prometteur, la firme belge a souffert de la crise sanitaire. Son chiffre d’affaires combiné s’est tassé de 17,5%, à 374,3 millions d’euros.

La direction compte désormais mettre l’accent sur l’expansion du joyau de l’entreprise: sa division Isolation, dont le chiffre d’affaires a cédé 13,2%, de 129,8 à 112,7 millions d’euros, alors que la demande, en janvier et février, était demeurée soutenue. La division Confort du sommeil reste pour l’instant dans l’escarcelle du groupe. Après plusieurs années difficiles, elle avait clos l’exercice 2019 sur une stabilisation de ses chiffres de vente, laquelle s’était muée au premier trimestre en un rebond de 1,4%; elle achève en revanche, à cause du confinement, le semestre en baisse de 8,9%, de 119,8 à 109,2 millions d’euros. Les ventes ont néanmoins été telles qu’à la mi-2020, Recticel était totalement désendetté, ce qui, en temps de crise, n’est pas dénué d’importance. Sa dette financière nette s’élève pour la période qui va de janvier à juin à 55,2 millions d’euros mais sa trésorerie nette, à l’exclusion des contrats de location (norme IFRS 16), s’établit à +11,4 millions d’euros. D’après la direction, chiffre d’affaires et cash-flow opérationnel (Ebitda) ajusté devraient être semblables, au deuxième semestre, à ce qu’ils avaient été un an plus tôt.

Conclusion

Tous les signaux en faveur d’une accélération de la croissance sont au vert, ce qui devrait déboucher sur une réévaluation de l’action. A un rapport de sept fois la valeur de l’entreprise (EV) sur l’Ebitda revu à la baisse pour l’an prochain, le titre est beaucoup moins cher que celui de Kingspan (23 fois ce même rapport), d’où non seulement notre recommandation d’acheter, mais aussi notre réflexion au sujet de son intégration dans le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 8,41 euros

Ticker: REC BB

Code ISIN: BE0003656676

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 467 millions EUR

C/B 2019: 14

C/B attendu 2020: 48

Perf. cours sur 12 mois: +13%

Perf. cours depuis le 01/01: +1%

Rendement du dividende: 2,8%

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