Ablynx

Digne d’achat mais risqué

Fin mars, Ablynx disposait d’une trésorerie confortable de 203 millions EUR, avec une consommation nette attendue de liquidités en 2014 comprise entre 30 et 35 millions EUR. Bien qu’au moins la moitié de la trésorerie soit réservée pour le développement ultérieur d’ALX-0061, le nanocorps qui a valu en 2013 à Ablynx de conclure la transaction de l’année avec AbbVie, une augmentation de capital n’est pas à l’ordre du jour. Ablynx a dès lors surpris le marché lundi dernier en annonçant avoir levé par placement privé – dans les limites du capital autorisé – au moins 30 millions EUR de capitaux supplémentaires. L’émission a rencontré un vif succès et avec l’émission de 10% d’actions supplémentaires à 8,5 EUR par action, une réduction normale de 5,56% sur le précédent cours de clôture, Ablynx a finalement récolté 41,7 millions EUR. Le nombre total d’actions en circulation augmente en conséquence à près de 54 millions. Ces fonds complémentaires élargissent les possibilités de choix de développer ses propres programmes jusqu’à un stade clinique ultérieur et, de cette manière, lui permettent de créer de la valeur actionnariale. Les possibilités ne manquent pas à cet égard. En juin, Ablynx a annoncé des résultats positifs pour l’étude de phase II du nanocorps anti-vWF caplacizumab pour le traitement de la TTP, une maladie du sang à risque vital. La durée jusqu’à une normalisation du nombre de plaquettes a diminué significativement de 39% par rapport au groupe placebo, et une normalisation confirmée a été atteinte plus de deux fois plus rapidement. Ce qui vaut à Ablynx un troisième “proof-of-concept”, c’est-à-dire une nouvelle confirmation de la technologie à nanocorps. La société envisage à présent toutes les options possibles pour le développement ultérieur de caplacizumab : la réalisation indépendante d’une phase III et la commercialisation, la mise en licence après la phase III, la mise en licence immédiate ou une variante des précédentes options. L’objectif est en tout cas de démarrer en 2015 une étude de phase III (100 patients, coût : 20 millions EUR), avec des résultats en 2017. Les ventes maximales sont estimées entre 200 et 300 millions USD. La position financière renforcée offre également des perspectives pour le développement autonome d’ALX-0171, le premier nanocorps inhalé, développé pour lutter contre les infections pulmonaires causées par le RSV chez les jeunes enfants. Après des études précliniques et de phase 3 réussies, Ablynx démarrera en automne une étude de phase II sur les enfants. Les résultats, qui donneront probablement lieu à un quatrième proof-of-concept, suivront en 2015. Le marché potentiel de l’anti-RSV est énorme, avec 300.000 hospitalisations annuelles aux Etats-Unis et en Europe. Ablynx a également l’ambition, dans la foulée de la transaction avec Merck en février, d’entreprendre de nouvelles étapes dans l’immunologie cancéreuse. L’an prochain commenceront deux études de phase II avec ALX-0061 contre les rhumatismes (résultats en 2016) et le lupus (résultats en 2018). Sur base de ces résultats, AbbVie décidera d’une éventuelle mise en licence d’ALX-0061. Des déceptions sont toujours possibles dans les développements cliniques : plus tôt cette année, une étude de phase I autonome (ALX-0962; asthme) a déjà été interrompue pour efficacité insuffisante, et Boehringer Ingelheim vient d’arrêter une étude de phase I avec BI 1034020 (Alzheimer).

Conclusion

Cette augmentation de capital au timing bien senti souligne l’ambition du groupe de valoriser son solide pipeline. Ablynx semble idéalement positionné pour y parvenir dans les prochaines années. Tenez compte du risque supérieur à la moyenne, propre au secteur !

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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