AB InBev: le verre à moitié plein en 2022

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Après plusieurs années décevantes, 2022 devrait être pour l’actionnaire l’occasion de trinquer à la santé du brasseur. AB InBev compte parmi nos 10 valeurs de prédilection pour 2022.

La reprise de SABMiller, en 2016, semble avoir marqué pour Anheuser-Busch InBev le point d’orgue d’une stratégie de conquête visant à le rendre incontournable sur le marché mondial de la bière et à laisser loin derrière lui ses rivaux européens, comme Heineken et Carlsberg. Mais elle fut aussi le début d’un chemin de croix pour les détenteurs d’obligations et surtout, d’actions. Le rapport dette financière nette/cash-flow opérationnel (Ebitda) fluctue depuis entre 4 et 5, cependant que la rentabilité recule de plus en plus. Alors qu’elles approchaient des 40 à l’époque, les marges d’Ebitda tournent plutôt autour des 35. Contraint de revoir son dividende à la baisse, AB InBev a perdu son statut “d’investissement pour bon père de famille”. Sa capitalisation boursière est désormais inférieure à 100 milliards d’euros, en chute de plus de 50% en cinq ans. Avec ses quelque 400 marques, il serait pourtant difficile de lui reprocher un manque de diversité.

Quel bilan tirer de 2021?

Le départ de Carlos Brito, à la mi-2021, a compté parmi les principaux événements de l’année. Le Brésilien a laissé le flambeau à Michel Doukeris. Entré dans le groupe il y a un quart de siècle, celui-ci est presque aussi expérimenté que son prédécesseur: AB InBev a clairement fait le choix de la continuité. Le nouveau CEO vise une croissance organique (à périmètre constant) de 4% à 8% en moyenne. Le groupe s’est bien remis de la chute des ventes provoquée en 2020 par la crise sanitaire – l’augmentation de la consommation domestique n’avait pas compensé les pertes causées par les divers confinements dans les segments horeca et événementiel. Les volumes ont bondi de 11,9% (+12,1%, pour les bières “maison”), pour atteindre 432,03 millions d’hectolitres, entre janvier et septembre 2021. Le chiffre d’affaires (CA) s’est envolé de 17%, à 40,1 milliards de dollars, soit une hausse de 9,5% par hectolitre. L’Ebitda normalisé est passé de 12,25 à 14,33 milliards de dollars (+14,5%), à quoi correspond une légère baisse, de 35,9% à 35,7%, de la marge d’Ebitda entre les neuf premiers mois de 2020 et la même période en 2021. Le bénéfice sous-jacent a grimpé de 1,71 à 2,14 dollars par action.

Qu’attendre de 2022?

Le consensus mise sur un CA de 53,7 milliards de dollars pour l’exercice, contre 46,9 milliards en 2020, ce qui serait le résultat le plus élevé depuis 2018 et sans doute annonciateur d’un CA record de 56,7 milliards en 2022. Nous l’avons dit: il y a quelques années, le premier brasseur au monde réalisait des marges d’Ebitda d’une quarantaine de pour cent encore, à quoi correspondait un bénéfice de 4,04 dollars par action. Les analystes tablent pour 2021 sur 2,80 dollars par action, et 3,33 dollars l’an prochain.

Pourquoi la valeur compte-t-elle parmi nos favorites?

Le groupe devrait pouvoir combler son retard en 2022. Il affiche depuis cinq ans un rendement (hausse du cours + dividendes) de -43% en moyenne, contre +38% pour un investissement dans l’indice Bel 20 (écart de 81%!) alors que durant les cinq années qui avaient précédé la reprise de SABMiller, les rendements s’étaient élevés à +159% et +104% respectivement (55% de plus pour AB InBev). A 16 fois le bénéfice escompté pour 2022 et moins de 11 fois le rapport valeur de l’entreprise (EV)/Ebitda, le cours dispose d’une large marge de progression, pour autant que les résultats ne s’effondrent pas. Après tant d’années décevantes, 2022 devrait être pour l’actionnaire l’occasion de trinquer à la santé du brasseur.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 50,26 euros

Ticker: ABI BB

Code ISIN: BE0974293251

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 86,4 milliards EUR

C/B 2020: 19,5

C/B attendu 2021: 20

Perf. cours sur 12 mois: -13%

Perf. cours depuis le 01/01: -12%

Rendement du dividende: 1%

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