AB InBev est digne d’achat

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Une nouvelle fois, le rapport trimestriel d’AB InBev n’a pas été accueilli avec enthousiasme. L’action a dévissé. On ne peut pourtant pas dire que les résultats du plus grand brasseur au monde sont décevants.

Après la contraction de 0,2% au premier trimestre, il était très important que le groupe renoue avec une croissance des volumes au deuxième trimestre. Ce fut le cas: +0,8% (+0,9% pour les bières maison), à 143,7 millions de litres. Mais les analystes avaient pronostiqué 145,7 millions. Les six premiers mois de l’exercice courant se soldent donc par une croissance des volumes de 0,3% (+0,7% pour les bières maison).

Sur le plan géographique, la baisse des volumes en Amérique du Nord (recul plus net pour la Budweiser) ne passe pas inaperçue: -5% au cours du deuxième trimestre et -4,6% sur le premier semestre. Les Américains préfèrent de plus en plus les bières spéciales aux pils classiques comme la Budweiser ou la BudLight, et sont par ailleurs friands de cocktails et vins. La perte de 35 points de base (ou 0,35%) de parts de marché aux Etats-Unis a fort contrarié analystes et investisseurs. Mais l’amélioration constatée sur le marché brésilien (hausse des volumes de 1,5%), de même que les excellentes performances enregistrées au Mexique et en Chine, sont dignes d’être soulignées, elles aussi.

Si la croissance des volumes s’est révélée légèrement inférieure aux attentes, ce n’est pas le cas du chiffre d’affaires (CA), au deuxième trimestre. AB InBev a rapporté une croissance organique du CA de 4,7%, passé à 14,01 milliards de dollars, ce qui est conforme aux prévisions moyennes des analystes (+4,6%, à 13,9 milliards de dollars). Le taux de croissance est identique sur les six premiers mois.

Progression des marges

Par rapport aux autres acteurs du secteur, AB InBev enregistre des marges bénéficiaires exceptionnelles. Le géant de la bière l’a encore prouvé au deuxième trimestre. L’Ebitda (cash-flow d’exploitation) a gagné 7%, à 5,57 milliards de dollars (consensus: 5,5 milliards USD). La marge d’Ebitda (rapport Ebitda/CA) a gagné 190 points de base (ou 1,9%), dont 85points de base de croissance organique acquis en glissement annuel, au deuxième trimestre, ce qui la hisse de 37,8% à 39,7%. Fin 2017, elle était de 39,1%. La direction d’AB InBev ambitionne de porter cette marge d’Ebitda au-delà de 40% d’ici à la fin de cet exercice grâce aux économies de coûts faites depuis l’acquisition de SABMiller. Vu le niveau atteint au terme des six premiers mois de l’année, soit 39% (contre 37,5% sur la même période, un an plus tôt), et sachant que les marges seront plus élevées au deuxième semestre, le brasseur atteindra sans peine son objectif.

ABInBev a vu son bénéfice récurrent (hors éléments exceptionnels) par action augmenter modestement, de 0,95 à 1,10 dollar par action, au deuxième trimestre. Le niveau de son endettement est certes plus élevé, à 108,8 milliards de dollars, mais il devrait avoir reculé d’ici la fin de l’année sous l’effet de l’augmentation des cash-flows attendue au deuxième semestre.

Rattrapage

Nous sommes pour notre part satisfaits des résultats du groupe. Nous estimons que le marché accorde une trop grande importance aux chiffres, certes décevants, relatifs à l’Amérique du Nord (part dans le volume total: 20,7%). A 21 fois le bénéfice attendu pour cette année et un rapport valeur de l’entreprise (EV)/Ebitda de 13,5, l’action présente une valorisation relativement attrayante par rapport aux autres géants du secteur des biens de consommation. Nous confirmons donc notre recommandation “acheter” (1A). Au cours des six à douze prochains mois, l’action devrait surperformer de 5 à 10% les indices.

Conseil : acheter

Risque : faible

Rating : 1A

Cours : 87,13 euros

Ticker : ABI BB

Code ISIN : BE0974293251

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 175,9 milliards EUR

C/B 2017 : 24,7

C/B attendu 2018 : 21,2

Perf. cours sur 12 mois : -11 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -6,5 %

Rendement du dividende : 4,1 %

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