2021, un cru inespéré pour SIPEF

© Getty Images

Après deux exercices annuels franchement mauvais, le cru 2021 du groupe anversois actif dans les plantations ne pouvait être que meilleur. Et il l’est. Il est même très bon, et ce grâce à l’association de quatre éléments.

Premièrement, la production d’huile de palme est supérieure aux attentes. La forte croissance de la production de fruits du groupe constatée au 1er semestre (+18%, à 686.431 tonnes, en glissement annuel), s’est poursuivie au 3e trimestre (+14,2 %, à 371.324 tonnes, par rapport au même trimestre de 2020). Après neuf mois, la hausse s’établit ainsi à 16,6%, à 1,06 million de tonnes. SIPEF la doit aux conditions de culture, favorables, à son programme de fertilisation (contrairement à certains de ses concurrents, le groupe n’a, malgré la faiblesse des prix de l’huile de palme, pas sous-fertilisé ses plantations ces dernières années) et à une abondante récolte en Indonésie. Le taux d’extraction (la quantité d’huile extraite d’une tonne de fruits) s’est accru de 2,96%, à 23,8%, au niveau du groupe, au 3e trimestre (après neuf mois: 23,9%), porté par la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), où le taux a progressé de 4,92%, à 25,8% (après neuf mois: 25,6%). La production d’huile de palme a ainsi augmenté de 18,14%, à 100.017 tonnes, au 3e trimestre, ce qui porte la production des neuf premiers mois de l’année à 291.668 tonnes (+18,07%). La PNG s’est démarquée, avec une croissance de la production d’huile de palme issue de noix non achetées à des tiers de 53,53%, à 22.567 tonnes, au 3e trimestre, et de 47,61%, à 69.304 tonnes, sur les neuf premiers mois de l’année.

Deuxièmement, SIPEF a vu sa production se redresser plus rapidement qu’espéré, après les dommages que trois éruptions volcaniques ont occasionnés à ses plantations en 2019. Dès lors, même si elle table sur une croissance de la production plus modérée au 4e trimestre, la direction s’attend désormais à ce que celle-ci progresse en 2021 d’environ 15% par rapport à l’exercice précédent; dans son rapport relatif au 1er semestre, elle annonçait encore une croissance d’au moins 10%.

Troisièmement, les cours de l’huile de palme ont considérablement augmenté. Et SIPEF a déjà vendu 88% de la production annuelle attendue à 1.057 dollars la tonne en moyenne; après neuf mois en 2020, le groupe en avait vendu 94% à 703 dollars la tonne. Récemment, le prix de la tonne a dépassé pour la première fois les 1.400 dollars.

Quatrièmement, la décision, fin juin, du gouvernement indonésien d’abaisser les taxes à l’exportation d’huile de palme – qu’il avait fortement augmentées fin 2020 – n’a pas entraîné de baisse des cours de l’huile.

Dans ce contexte, la direction a relevé le bénéfice net récurrent prévisionnel, qu’elle voyait dans la fourchette de 60-70 millions de dollars, à 80 millions, pour 2021. Ce montant ne tient donc pas compte de l’élément exceptionnel que constitue la plus-value de 11 millions de dollars que SIPEF a réalisée sur la cession, au printemps, de sa participation dans la filiale indonésienne PT Melania.

Autre bonne nouvelle: la direction estime que les cours de l’huile pourraient se maintenir à des niveaux très élevés jusqu’à la mi-2022, étant donné que les clients finaux détiennent des stocks très faibles et que la production d’huile de palme demeure, à l’instar de la plupart des autres huiles végétales, décevante au niveau mondial. Elle annonce par ailleurs une réduction de moitié de la dette nette du groupe, de 151,2 millions de dollars à fin 2020, d’ici à fin 2021. Voilà qui balaye la crainte d’un ralentissement de l’expansion de la superficie cultivée à 100.000 hectares (83.938 hectares à fin 2020) en raison de la hausse de la dette. Le programme d’expansion fera passer la production du groupe de près de 400.000 tonnes aujourd’hui à 600.000 tonnes en 2030.

Les excellents résultats trimestriels ont porté l’action SIPEF à son plus haut niveau depuis 2018. Et pourtant, elle est toujours à la traîne par rapport au marché de l’huile de palme. Elle est donc digne d’achat, car elle pourrait selon nous s’apprécier encore d’une dizaine d’euros.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 60,8 euros

Ticker: SIP BB

Code ISIN: BE0003898187

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 627,4 millions EUR

C/B 2020: 51

C/B attendu 2021: 9

Perf. cours sur 12 mois: +34%

Perf. cours depuis le 01/01: +32%

Rendement du dividende: 0,6%

Partner Content