Pourquoi Ablynx affiche-t-elle une capitalisation boursière nettement inférieure à celle de Galapagos ? L’entreprise biotechnologique gantoise ne possède-t-elle pas un portefeuille de produits beaucoup plus large ?

Il est vrai qu’une différence significative s’est creusée entre les capitalisations boursières d’Ablynx (734 millions d’euros) et de Galapagos (2,88 milliards d’euros) ces dernières années. Fin 2014, elles s’établissaient encore à respectivement 491 millions et 469 millions d’euros. L’accord très intéressant conclu entre Galapagos et Gilead Sciences fin 2015 pour Filgotinib, un médicament contre le rhumatisme, est une première raison importante à cet écart. Galapagos a reçu un paiement d’étape de 725 millions de dollars (dont 425 millions par une augmentation de capital) et a profité du momentum positif pour réussir son entrée sur le Nasdaq, faisant ainsi une apparition remarquée sur le radar de tous ceux qui suivent les biotechs au niveau international. Nous avons récemment abaissé la note à “conserver” parce que nous estimons qu’après une hausse du cours de 37% depuis l’été dernier, le marché tient désormais compte de l’évolution positive du programme lié à la mucoviscidose.

Une deuxième raison importante à la divergence dans l’évolution des deux capitalisations boursières est la performance décevante de l’action Ablynx en 2016. La décision prise par son partenaire AbbVie de ne pas prendre en licence (pour l’instant) Vobarilizumab, un médicament potentiel contre le rhumatisme, a été trop lourdement sanctionnée par le marché et a éclipsé l’évolution positive sous-jacente de son pipeline. L’action a certes repris 11% depuis le 1er janvier, notamment grâce à un conseil d’achat émis par Jefferies, mais la capitalisation boursière reflète à peine plus que la valeur actuelle de Caplacizumab, un médicament contre les maladies du sang, et la position de trésorerie. C’est précisément dans de telles périodes défavorables que les investisseurs adeptes d’une vision à long terme peuvent frapper.

Manifestement, l’investisseur néerlandais Van Herk est du même avis, puisqu’il a signalé la semaine dernière l’acquisition d’une participation de 10,07 %, après avoir annoncé une première participation de 3,02% en juin 2016 et une autre de 5,40% en août de l’an dernier. Il détient également 7,4% de Galapagos. Concernant Ablynx, nous nous attendons à ce que l’attention se concentre cette année sur la commercialisation imminente de Caplacizumab, prévue à partir de 2018 en Europe, ainsi que sur le début de la révélation de l’énorme potentiel de la collaboration avec Merck, leader sur le marché, dans l’immunologie du cancer. Ablynx reste “digne d’achat“, avec le risque supérieur à la moyenne propre aux biotechs (1C).

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