Mithra va entrer en Bourse

François Fornieri, administrateur délégué (et fondateur) de Mithra Pharmaceuticals. © Reporters

La société pharmaceutique liégeoise Mithra Pharmaceuticals a annoncé lundi son intention d’effectuer une introduction en Bourse (IPO) sur Euronext Bruxelles.

“Les produits de notre IPO nous permettront de développer nos produits à base d’Estetrol en contraception et en ménopause, ainsi qu’un portefeuille de produits génériques complexes. Nous pensons que notre IPO contribuera davantage à la dynamique et la visibilité que Mithra a déjà pu asseoir grâce à la récente entrée d’investisseurs pharma”, explique Mithra dans un communiqué. Le produit de l’introduction en Bourse pourrait également permettre à la société, le cas échéant, de financer des acquisitions.

“Sous réserve de l’approbation du prospectus par l’autorité compétente belge et des conditions de marché, il est prévu que la taille et la fourchette de prix, ainsi que d’autres détails de l’Offre, seront publiés dans la presse financière belge à la date prévue d’ouverture de la période d’offre”, précise encore la société liégeoise.

“Nous mettons tout en oeuvre pour que l’introduction en Bourse intervienne le plus tôt possible”, a déclaré François Fornieri, CEO et co-fondateur de Mithra, contacté par l’agence Belga. Si la date de l’IPO de Mithra n’est pas encore connue, celle-ci devrait encore avoir lieu cette année.

L’homme d’affaires flamand Marc Coucke avait annoncé en février investir quelque 40 millions d’euros dans Mithra, devenant ainsi le deuxième plus grand actionnaire du groupe liégeois, après le CEO de l’entreprise François Fornieri.

Marc Coucke était également devenu président du comité stratégique de Mithra Pharmaceuticals, en vue de préparer l’introduction en Bourse de la société liégeoise.

Mithra emploie 85 personnes.

L’histoire de Mithra

L’histoire de Mithra Phamaceuticals, qui a annoncé ce lundi son intention d’entrer en Bourse prochainement, débute en 1999. Spin-off de l’université de Liège, l’entreprise – dont le nom fait référence à la divinité qui, dans la mythologie gréco-romaine, terrasse le taureau et restaure le règne de la fertilité et de l’abondance – est créée par le professeur Jean-Michel Foidart et l’entrepreneur François Fornieri.

Au cours des premières années, Mithra cible principalement les gynécologues en leur proposant une gamme de produits d’hygiène intime, de compléments alimentaires et d’autres dispositifs médicaux ne nécessitant pas de prescriptions.

En 2004, la société lance sur le marché l’une des premières pilules contraceptives génériques au monde (Desorelle), prélude à son développement dans le secteur des médicaments hormonaux génériques. Parallèlement, elle poursuit la commercialisation des médicaments génériques de marque.

L’année suivante, sa rentabilité acquise, la société liégeoise, qui bénéficie notamment d’avances remboursables de la Région wallonne, s’attaque au marché international. Au fil des ans, elle prendra pied au Luxembourg, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore au Brésil. A l’heure actuelle, Mithra est présente dans une trentaine de pays.

En 2011, François Fornieri est élu Manager de l’année par le magazine Trends. Son entreprise, elle, entre dans une nouvelle phase de développement, axée sur la recherche et le développement de deux projets phares, dont celui de l’estetrol, un oestrogène produit naturellement par le foetus et qui peut être utilisé pour le traitement de la ménopause et comme contraceptif oral.

C’est dans ce contexte et alors que Mithra multiplie les projets, que l’homme d’affaires flamand Marc Coucke décide, en février dernier, d’investir 40 millions d’euros dans le capital de l’entreprise, convaincu que la société liégeoise peut devenir “l’Omega Pharma wallon”. Quelques semaines plus tard, il est rejoint par Bart Versluys, patron du groupe immobilier éponyme, qui investit de son côté 7 millions d’euros.

En mars, Mithra fait à nouveau la Une de l’actualité, en s’offrant les services de Lucien d’Onofrio, l’ancien patron du Standard, en tant que conseiller spécial pour la mission économique princière au Qatar et aux Emirats arabes Unis.

Enfin, ce lundi, la société – qui a fait l’objet, fin 2014, d’une information judiciaire au parquet de Liège pour des soupçons de corruption de médecins – revient une nouvelle fois sur le devant de la scène en annonçant son intention d’entrer prochainement sur Euronext Bruxelles. Le produit de cette entrée en Bourse devrait lui permettre de développer ses produits à base d’estetrol sur les marchés de la contraception et de la ménopause, ainsi que son portefeuille de produits génériques complexes.

Toujours basée à Liège, Mithra va y investir 116 millions d’euros dans la construction d’un nouveau centre de recherche et de développement ainsi que d’une petite unité de production. D’ici trois ans, l’entreprise vise un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros et de plus de 100 millions d’euros lorsqu’elle produira ses propres hormones, à partir de 2019.

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