Fenêtre d’entrée intéressante

Les résultats trimestriels du groupe brésilien Vale, premier producteur mondial de minerai de fer, ont (à nouveau) été mal accueillis. L’action continue donc à fluctuer autour de son plus bas niveau de ces cinq dernières années. Troisième groupe minier au monde, Vale a d’autres flèches à son arc que le minerai de fer. Mais la matière première de l’acier représente 72% du chiffre d’affaires (CA) du groupe. Et c’est précisément là que le bât blesse, puisque le prix du minerai de fer (prix spot pour livraison immédiate) a baissé d’un peu plus de 20% cette année, pour atteindre son plus bas niveau depuis septembre 2012. Le minerai de fer se négocie à la fois dans le cadre de contrats à long terme et de contrats liés aux prix spot. Dans ce dernier cas, le prix définitif est fixé au moment de la livraison. Au 1er trimestre, 41% des contrats étaient de ce type. Vale est toujours très rentable, mais le bénéfice a baissé de 19%, à 2,52 milliards USD au 1er trimestre. Malgré les volumes record, le CA a reculé de 11% à 9,5 milliards USD. Ces deux chiffres étaient inférieurs aux attentes. Au 1er trimestre, le groupe brésilien a produit 71,1 millions de tonnes de minerai de fer, un nouveau record et près de 10% de plus qu’au cours de la même période, l’an dernier. De plus, la production de charbon (1,8 million de tonnes) et de nickel (67.500 tonnes) n’avait jamais été aussi élevée. La division Métaux de base se distingue positivement avec des cash-flows opérationnels (EBITDA) en hausse de 21%, à 549 millions USD. Les perspectives y sont très favorables, surtout pour ce qui concerne le nickel. Vale en est le deuxième producteur mondial après le groupe russe Norilsk Nickel. A contre-courant de la tendance, le nickel a déjà gagné 30% cette année dans la perspective d’un déficit à partir du 2e semestre. Le sentiment vis-à-vis du minerai de fer est très négatif. Goldman Sachs prévoit une suroffre de 77 millions de tonnes pour cette année, et le surplus devrait encore s’accroître l’an prochain. Du côté de la demande, on prévoit un ralentissement de la croissance, voire une diminution de la consommation d’acier, surtout en Chine. Pourtant, la Chine a déjà annoncé de nouveaux travaux d’infrastructure qui devraient doper la demande de métaux de base et d’acier. Du côté de l’offre, on a beaucoup investi dans de nouvelles capacités de production ces dernières années, surtout en Australie et au Brésil, mais également en Chine même. Ces projets sont mis en service les uns après les autres depuis l’an dernier. Ainsi BHP Billiton a-t-il augmenté son objectif de production à 217 millions de tonnes pour cette année lors de la publication de ses résultats trimestriels. Son concurrent Rio Tinto veut extraire 300 millions de tonnes de minerai de fer en 2014 et chez Vale, l’objectif a été fixé à 321 millions de tonnes. Les extensions déjà planifiées devraient porter la production à 360 millions de tonnes. Vale affirme haut et fort que la surproduction n’est qu’un phénomène temporaire. Les Brésiliens rappellent que 40 à 50 millions de tonnes de capacités de production disparaissent chaque année à mesure que des mines s’épuisent ou ne sont plus rentables économiquement. Les mines chinoises se trouvent dans le côté supérieur de la courbe des coûts. Malgré une baisse de la demande, il n’est donc pas inimaginable que la Chine doive accroître – et non réduire – ses importations de minerais de fer. Les statistiques d’importations entre janvier et avril en sont l’illustration. Vale n’échappe pas à la tendance de réduction de dépenses d’investissement et des charges opérationnelles. Le groupe a ainsi investi 2,6 milliards USD au 1er trimestre, contre encore 3,7 milliards USD sur la même période l’an dernier. Vale a également réduit ses dépenses opérationnelles de près de 1 milliard USD en 2013.

Conclusion

L’action s’échange à 7 fois le bénéfice attendu et 1 fois la valeur comptable. Le cours actuel constitue ainsi une fenêtre d’entrée intéressante pour le long terme. Nous passons un ordre d’achat et nous constituons ainsi une première position pour le portefeuille modèle.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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