Une alarme dénommée Alibaba

Les excès sont souvent synonymes de surchauffe du marché.

Il était temps de consacrer à nouveau la première page de cette lettre de conseils à notre stratégie globale d’investissement. Le dernier trimestre de l’année est à présent largement entamé et nous pouvons d’ores et déjà entrevoir que l’année complète ne sera pas aussi brillante que les précédentes. Le deuxième trimestre fut très bon mais sur les autres périodes, l’évolution boursière générale fut plutôt décevante. Les bons mois ont vite et largement été compensés par les mauvais.

Nous avons souligné à plusieurs reprises le fait que Wall Street, surtout, a anticipé trop largement les résultats d’entreprises ces deux dernières années. Or lorsque c’est le cas, les valorisations s’enflamment.

En outre, un signal d’alarme a retenti : l’introduction en Bourse d’Alibaba. La société Internet chinoise n’est plus seulement la plus importante introduction en Bourse de Wall Street, elle est même la plus importante au niveau mondial. Qui plus est, son cours a très rapidement pris son envol. Ces phénomènes d’excès sont souvent synonymes de surchauffe, au moins temporaire, du marché.

Nous restons donc convaincus que les Bourses américaines sont mûres pour une correction saine, Nasdaq en tête. Cette correction semble à présent s’être amorcée. N’oublions pas que les entreprises américaines souffriront de plus en plus de leur dollar vigoureux. Enfin, tôt ou tard, la Federal Reserve annoncera un changement d’orientation de sa politique monétaire et procédera à un premier relèvement de ses taux.

Acter quelques bénéfices

L’expérience nous a appris que lorsqu’il pleut à Wall Street, les marchés européens se mouillent, au moins légèrement. Et aussi, qu’une contre-performance de Wall Street exclut presque par définition une bonne performance de ses homologues européennes. Par prudence, nous avons donc passé en revue une nouvelle fois notre portefeuille et préféré acter quelques bénéfices (lire notre commentaire de Portefeuille). Ne perdons pas de vue non plus que nous sommes en octobre, le mois boursier le plus ” dangereux ” de l’année.

Or pour l’heure, nous ne pouvons qu’accroître notre position liquide car la tendance boursière est malgré tout toujours haussière et notre prudence pourrait être prématurée. Dans la mesure où Wall Street n’a plus connu de repli digne de ce nom (plus de 10%) depuis l’été 2011, il est évident que le marché devra souffler tôt ou tard. A moins bien sûr que cela soit un énième avertissement avant la vraie tempête, qui ne soufflera que d’ici quelques mois.

Si la correction (espérée) s’est bel et bien amorcée, elle ne sera quoi qu’il en soit que temporaire. Tant que les taux restent faibles et que les bénéfices des entreprises ne déçoivent pas largement, un repli long et sensible n’est pas à l’ordre du jour, compte tenu du manque d’alternatives (rentables). Nous sommes donc prêts à mettre à nouveau nos liquidités à l’ouvrage aux premiers signes de sortie de plancher.

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