Un palladium très volatil

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L’once de palladium a atteint le niveau record de 1.140 dollars au début de 2018, avant d’avoisiner les 900 dollars début avril. Ces dernières semaines, elle a rebondi à 1.000 dollars.

Le palladium, un métal précieux, fut la matière première la plus performante en 2017, avec une ascension de 40%. L’automne dernier, son cours a même dépassé celui du platine pour la première fois depuis 2001. Le cours du platine a souffert du scandale du diesel et d’une baisse de la demande dans l’industrie joaillière, deux éléments qui n’ont aucune incidence sur le palladium, lequel est utilisé principalement dans la production de pots catalytiques pour moteurs à essence. L’once de palladium a atteint le niveau record de 1.140 dollars au début de cette année, avant d’avoisiner les 900 dollars début avril. Ces dernières semaines, elle a rebondi à 1.000 dollars.

Déficit constant

L’an dernier, l’offre de palladium a été inférieure à la demande pour la cinquième année consécutive. Le producteur de pots catalytiques Johnson Matthey estime le déficit à 600.000onces. La demande industrielle a augmenté de 8% en 2017. Les secteurs (pétro)chimique et pharmaceutique, notamment, en ont consommé davantage. Dans l’industrie des pots catalytiques, la demande de palladium a atteint un sommet historique, à 6,42 millions d’oncestroy.

On a recyclé beaucoup de palladium provenant de vieux pots catalytiques ces dernières années. Mais cette hausse a été contrebalancée par une baisse de la production minière l’an dernier. De ce fait, la croissance de l’offre n’excède pas 3%. Pour 2018, un nouveau déficit est attendu, qui pourrait être légèrement inférieur à celui de l’an dernier. Johnson Matthey pronostique une augmentation modeste de la demande comme de l’offre.

Riposte russe peu probable

Le récente flambée du cours du métal précieux résulte des sanctions infligées à la Russie et de la crainte du marché qu’en conséquence, moins de palladium ne soit livré. Plus de 40% du palladium produit dans le monde provient en effet de ce pays, et plus précisément du premier producteur mondial, Norilsk Nickel. Le groupe minier appartient pour un quart à Oleg Deripaska, un oligarque très contesté dont l’entreprise Rusal a déjà fait l’objet de lourdes sanctions.

De nombreuses entreprises américaines et européennes ne pouvant se passer de palladium, les dommages qu’occasionneraient des sanctions russes au secteur industriel dans les deux régions seraient beaucoup plus graves que leurs effets sur la Russie. Lorsque le marché en prendra conscience, il est possible que le cours de l’once recule à nouveau. A court terme, il demeurera très volatil.

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