Un été boursier mouvementé

Les corrections font partie de la Bourse

Début juillet, nous écrivions encore que les investisseurs ne s’inquiétaient absolument pas de la situation des marchés boursiers (lire notre Stratégie du n°IB-27B en date du 4/7). L’indice VIX atteignait à ce moment-là son plus faible niveau en 5 ans. Or lorsqu’il est faible, ce baromètre de sérénité des investisseurs sert de contre-indicateur : c’est le calme avant la tempête.

Et le vent a commencé à souffler. Cet indice VIX a déjà été 70% plus élevé, si l’on part du plancher de juin. Sans compter que le repli sur Wall Street est nettement plus limité qu’en Europe. Soyons clairs, cependant : nous ne considérons absolument pas le repli actuel comme un krach, mais plutôt comme une correction saine après une phase assez longue sans baisse. Les corrections font partie de la Bourse. Et en l’occurrence, c’est un ensemble de circonstances qui a donné lieu à cette correction : la faillite (provoquée) de l’Argentine, la nationalisation de la banque portugaise Banco Espirito Santo, le conflit qui subsiste en Ukraine, aggravé par les sanctions réciproques de l’Occident et de la Russie, et de nouvelles violences dans la Bande de Gaza.

La nouvelle récession en Italie qui atteste de la fragilité du redressement économique en zone euro, et la probabilité que la Réserve fédérale procède à un premier relèvement de taux en 2015, donc plus tôt que prévu, sont désormais des menaces de plus long terme.

Pas de revirement dramatique

N’oublions pas du reste que pendant les deux mois d’été, les échanges boursiers sont moins nombreux. Ce qui vaut à cette saison de traîner une terrible réputation derrière elle… En raison notamment de notre trêve, nous avions d’une part allégé quelques positions à la mi-juillet et placé plusieurs limites. Elles ont d’ailleurs été toutes exécutées à l’exception d’une seule. Nous avons ainsi progressivement allégé notre position liquide.

Car nous ne pensons pas être à l’aube d’une longue période de baisse, même si nous ne pouvons exclure que le repli soit plus prononcé dans un premier temps. A plus forte raison en cas d’aggravation du conflit en Ukraine, provoquée par l’immixtion des grandes puissances du monde. Mais tant que la confiance dans les banquiers centraux demeure, que les entreprises disposent des liquidités nécessaires pour réaliser des acquisitions ou racheter des actions propres, et surtout tant que les taux restent historiquement faibles, la probabilité est réduite que la tendance boursière s’infléchisse fondamentalement. L’an prochain en revanche, lorsque les taux seront effectivement relevés, ce risque sera plus grand.

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