Trop forte baisse du gaz naturel

Le gaz naturel est appelé à profiter des mesures prises par les autorités américaines pour lutter contre le réchauffement climatique.

Tout comme celui du pétrole brut, le cours du gaz naturel a connu une sensible baisse ces dernières semaines. Dans le cas du gaz naturel, le repli fut même encore plus marqué. Pour éviter tout malentendu, précisons qu’il s’agit en l’occurrence du gaz naturel produit aux Etats-Unis et dont les contrats à terme sont négociés sur l’Intercontinental Exchange of ICE. En Europe, le gaz naturel est nettement plus cher et les consommateurs asiatiques doivent débourser davantage encore car ils importent la plupart du gaz qu’ils consomment.

A l’automne dernier, le gaz naturel provenant des Etats-Unis a entamé une ascension qui a porté le prix à son plus haut niveau en plus de 5 ans après un sommet en février. Quelques mois plus tard, la situation est totalement différente; le prix est revenu aux niveaux qui prévalaient début janvier.

Plusieurs saisons

La saison du gaz naturel est répartie en une withdrawal season, où la consommation est supérieure à la production et où il faut donc prélever du gaz des réserves, et une injection season où c’est juste l’inverse qui prévaut. Après la dernière withdrawal season, les réserves américaines de gaz naturel totalisaient un peu plus de 820 milliards de pieds cubes (cf), soit à peine la moitié du niveau enregistré un an plus tôt, résultat de l’hiver particulièrement rigoureux en Amérique du Nord. Les réserves de gaz naturel n’étaient pas seulement largement inférieures au niveau de 2013, mais aussi plus de 50% plus basses que la moyenne des cinq dernières années.

Un faible niveau de stocks implique que pendant l’injection season, qui, en fonction des conditions climatiques, s’étend d’avril à début novembre, une quantité suffisante de gaz naturel doit être produite pour ramener les réserves à un niveau acceptable. A première vue, cela ne devrait pas être un problème. L’Energy Information Administration (EIA) américaine, département du ministère de l’Energie, prévoit, dans son plus récent Short Term Energy Outlook pour 2014, une production moyenne de 73 milliards cf par jour. Si ces prévisions s’avèrent, ce sera la 9e année consécutive de hausse de la production américaine de gaz naturel et aussi le chiffre le plus élevé jamais atteint. Cette production record ne sera cependant pas suffisante pour porter à nouveau les réserves au niveau de l’année précédente au début de la nouvelle withdrawal season. L’EIA avance un chiffre de 3.424 milliards cf. de réserves pour fin octobre, ce qui représente 400 milliards cf de moins qu’en 2013.

Production record

Qui plus est, il n’est pas certain que la production record annoncée s’avère effectivement. La productivité des champs de gaz de schiste n’augmente plus dans la même mesure qu’au cours de la période comprise entre 2009 et 2012. Dans certaines régions, la production diminue même largement, même si pour l’instant, ce facteur est encore compensé par l’ajout de nouveaux champs. Pour que l’exploration de nouveaux champs demeure rentable et que la production augmente, les prix doivent donc prendre de la hauteur. Pourtant, ces derniers mois, la tendance est baissière. Durant la semaine de reporting la plus récente (chiffres du 4 juillet sur la semaine jusqu’au 27 juin), le déficit avait déjà baissé à 29% par rapport à la moyenne sur cinq ans. Il y a un mois, c’était encore près de 40%.

Réchauffement de la planète

On s’attend à ce que le gaz naturel profite des nouvelles mesures de l’Environmental Protection Agency (EPA) prise dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. A long terme également, la demande de gaz naturel en provenance des Etats-Unis semble appelée à augmenter. Au cours des années à venir, l’exportation de gaz naturel liquide ou LNG vers l’Asie s’accélérera. Les procédures d’autorisation et la construction d’installations d’exportation tournent à plein régime. Les Etats-Unis exporteront également davantage de gaz naturel vers le Mexique.

La courbe de prix des contrats à terme est plutôt plane sur les premiers mois, avec un prix pour les mois de contrats août, septembre et octobre qui demeure presque identique. Le rendement de roulage négatif (roll yield) demeure donc limité, ce qui suggère que les produits avancés investissant dans divers futures ne sont pas recommandés. Entre novembre et janvier, le prix augmente à nouveau (contango), ce qui est normal en hiver, pour ensuite retomber.

Vaste choix

Si vous souhaitez investir dans des produits dérivés sur le gaz naturel, vous avez le choix. ABN Amro, ING et RBS Markets proposent des sprinters et des turbos dont la valeur sous-jacente est actuellement le contrat sur le gaz naturel avec date d’échéance en août. ING propose 7 sprinters (longs) pour miser sur une augmentation des prix. Chez ABN Amro et RBS Markets, l’offre se compose respectivement de 5 et 4 turbos.

Natural Gas Future Turbo Long

Code ISIN: NL0010053021

Devise: EUR

Niveau de financement: 2,63

Prix de référence: 4,205

Barrier désactivante: 2,95

Levier: 2,67

Cours: 1,15

Ce turbo long de RBS Markets est le deuxième plus défensif de l’offre, avec un écart de 42,5% entre la barrière désactivante et le prix de référence.

ABN NYMEX Gas Future Turbo Long

Code ISIN: NL0010702882

Devise: EUR

Niveau de financement: 3,13

Prix de référence: 4,205

Barrière désactivante: 3,52

Levier: 3,95

Cours: 0,78

Avec ce turbo long d’ABN Amro Markets, le risque est légèrement plus élevé car le prix actuel du gaz naturel n’est encore que de 19% supérieur à la barrière désactivante. Le risque est cependant compensé par un levier supérieur. Les investisseurs doivent également noter que ces produits à levier sont libellés en euro alors que le prix du gaz naturel s’exprime en dollar américain. Il est possible de couvrir ce risque devise en combinant par exemple la position en gaz naturel à un turbo long EUR/USD.

Partner Content