Taxe sur la spéculation/Nyrstar & achat de tracker sur l’or physique

Comment la taxe sur la spéculation s’appliquera-t-elle à l’augmentation de capital avec droits de préférence de Nyrstar ?

La grosse augmentation de capital de Nyrstar court jusqu’au 22 février, et accorde aux actionnaires le droit d’acquérir treize actions nouvelles pour sept actions existantes à 0,45 EUR par action. Soit une décote de quelque 66% et un triplement du nombre d’actions en circulation. La première augmentation de capital avec droits préférentiels depuis l’instauration de la taxe sur la spéculation le 1er janvier 2016 soulève effectivement plusieurs questions sur son application concrète. Bien que tout ne soit pas encore clair à cet égard, il est acquis que si vous décidez de convertir vos droits de préférence en nouvelles actions de Nyrstar via l’augmentation de capital, ces actions seront soumises à la taxe. Concrètement, cela signifie qu’en cas de vente dans les six mois, vous paierez 33% d’impôts sur la différence entre le prix de vente et 0,45 EUR, le prix de souscription des nouvelles actions. En revanche, vous ne paierez pas de taxe de spéculation sur le produit de la vente de vos droits de préférence, y compris sous la forme de strips après la période de souscription. Les choses se compliquent dès lors qu’un non-actionnaire achète des droits de préférence. Le cabinet des Finances a confirmé que le prix d’achat du droit préférentiel sera alors ajouté au prix de souscription de 0,45 EUR pour déterminer le prix d’achat total sur lequel la taxe sera éventuellement appliquée. Mais cela n’est pas sans poser un problème juridique : les deux titres (droit préférentiel et action) sont en effet assortis d’un code ISIN différent, alors que la loi prévoit expressément que le prélèvement à la source n’est possible que dans le cas où les titres ont le même code ISIN. Sans doute cela sera-t-il rectifié. On pourrait alors se retrouver dans une situation extrêmement étrange, où les nouveaux actionnaires _ voire les actionnaires existants qui vendraient puis rachèteraient des droits préférentiels _ bénéficieraient d’un cours d’achat plus avantageux, car plus élevé. Entre-temps, les premières indications confirment que les recettes de la taxe sur la spéculation resteront loin des 34 millions EUR espérés. De plus, le nombre de transactions est sous pression (recul d’au moins 10% en janvier), et le manque à gagner pour l’État lié à la baisse des recettes de la taxe de Bourse risque de dépasser largement le produit de la taxe sur la spéculation.

Est-ce une bonne idée d’acheter un tracker sur l’or physique comme protection à présent qu’un nombre croissant de pays appliquent des taux d’intérêt négatifs ?

Historiquement, l’or est plutôt considéré comme une protection contre les risques d’inflation, mais il est incontestable que le métal précieux le plus connu est l’un des rares actifs performants sur les marchés financiers depuis le début de l’année 2016, avec une hausse de 15%. C’est surtout une conséquence de l’érosion de la confiance des consommateurs dans la volonté des banques centrales et surtout des dirigeants politiques de déplacer structurellement le curseur de la dette, huit ans après le début de la crise financière. La spirale baissière dans laquelle sont enfermés les taux d’intérêt n’aide pas non plus, bien entendu. Après la Suisse, la Suède, le Danemark et la Banque centrale européenne (BCE), c’est la Banque du Japon qui a instauré pour la première fois un taux d’intérêt négatif sur les dépôts fin janvier. Avec en conséquence un taux négatif sur les obligations publiques à dix ans. Aux États-Unis aussi, la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen a déjà encouragé les banques à se préparer à des taux d’intérêt négatifs. Conjointement à cette tendance, nous observons qu’un nombre croissant de pays appellent à un durcissement de la réglementation sur la conservation de liquidités. Peut-être pour éviter que les clients commencent à multiplier les retraits. L’inquiétude croissante, favorisée par les doutes concernant l’économie chinoise et le faible prix du pétrole, provoque un reflux des investisseurs vers les obligations publiques de pays sûrs comme les États-Unis (baisse de 50 points de base du taux à 10 ans depuis le 1er janvier, à 1,75%) et l’Allemagne (-37 points de base à 0,25%), mais donc aussi _ et pour la première fois depuis 2011 _ vers l’or. Le contre-argument typique, à savoir que le métal précieux ne rapporte rien, est de moins en moins pertinent. Nous misons nous-mêmes sur le regain d’intérêt du marché via un investissement dans Market Vectors Gold Miners (ticker GDX), le plus grand tracker sur l’or au monde, et Franco-Nevada, la plus grande entreprise de royalties.

Comme toujours, nous recommandons en premier lieu l’achat d’or physique, voire éventuellement un tracker qui investit dans l’or physique. Dans un premier temps, nous pensons au SPDR Gold Shares, coté en dollar (USD) sur la Bourse de New York (ticker : GLD). Une autre possibilité est le Gold Bullion Securities, coté en euro (EUR) sur Euronext Paris (ticker : GBS). Après la forte hausse depuis le début de l’année, nous prévoyons un léger essoufflement au cours des semaines à venir. Nous en profiterions pour constituer une position dans l’un des deux trackers.

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