Palladium : retard justifié ?

Le palladium fait office de retardataire parmi les métaux précieux et nous nous attendons à ce que plusieurs tendances structurelles le favorisent. Il est possible d’investir dans ce métal à l’aide de produits à effet de levier ou de trackers.

Les métaux précieux ne s’en tirent pas mal du tout cette année. Le rendement de l’or est de 25%, celui de l’argent, 26%. Le platine a également gagné plus de 10% depuis le début 2016. Pour le palladium en revanche, les choses se passent beaucoup moins bien. Le métal frère du platine, qui avait déjà perdu 30% l’an dernier, fait à nouveau office de retardataire cette année. Le palladium avait encore plus ou moins fait jeu égal avec le platine au cours des quatre premiers mois de l’année, mais le mois de mai a été très mauvais avec un recul de 13%. Le palladium s’échange ainsi à 540USD l’once, sous son niveau du début de l’année (560USD).

Réserves

Comme celui du platine, le marché mondial du palladium a été en déficit ces dernières années. Mais il est désormais clair que même plusieurs années d’offre inférieure à la demande ne constituent pas une garantie de hausse des cours. En cause: les stocks importants. Dans le cas du palladium, leur ampleur est difficile à estimer parce qu’une partie des réserves est détenue par l’État russe, qui ne communique aucun chiffre à ce propos. La Russie est le plus grand producteur mondial de palladium, suivie par l’Afrique du Sud.

Comme le platine, le palladium connaît principalement des applications industrielles: 80% du palladium sont destinés à l’industrie automobile, pour la fabrication de pots catalytiques. Pour le platine, ce n’est qu’un peu plus de 40%. D’autres applications industrielles “électroniques”, la joaillerie et les investissements prennent la consommation restante à leur compte. Le palladium est surtout utilisé aux États-Unis et en Asie pour les pots catalytiques de véhicules essence. En Europe, l’essence a progressé aux dépens du diesel ces dernières années, ce qui est positif pour le palladium. L’industrie automobile est assez performante dans le monde entier, surtout compte tenu de la croissance économique mondiale. Les prévisions moyennes des analystes font état d’une poursuite du redressement du marché automobile asiatique cette année. L’industrie automobile chinoise a enregistré l’an dernier sa croissance la plus lente en trois ans (4,7%), mais pour cette année, on table sur une hausse de 6%. L’année a en tout cas bien commencé, avec une croissance de 6,8% au premier trimestre. Le nombre d’immatriculations de véhicules neufs reste également orienté à la hausse aux États-Unis, deuxième plus grand marché automobile mondial, et en Europe.

Baisse de la production

La Platinum Week s’est tenue le mois dernier à Londres. C’est la grand-messe annuelle dédiée aux Platinum Group Metals (PGM). GFMS, Metals Focus, le World Platinum Investment Council (WPIC) et le producteur de pots catalytiques Johnson Matthey y ont présenté leurs prévisions pour le marché. Leurs conclusions étaient très similaires, mais on aura noté des différences significatives concernant l’ampleur du déficit de l’offre. Leurs hypothèses divergent en effet en matière de recyclage, de demande de bijoux et de demande d’investissement. Pour le palladium, le déficit attendu varie entre 843.000onces Troy chez Johnson Matthey et 1,35million d’onces pour Metals Focus. En revanche, les études sont unanimes sur une diminution de la production minière cette année. En raison des baisses des prix de ces dernières années, les producteurs ont réduit leurs investissements. L’offre de palladium diminuera de moins de 1%, mais la production minière sud-africaine reculera de près de 5%.

Retardataire

Le palladium fait office de retardataire parmi les métaux précieux et nous nous attendons à ce que plusieurs tendances structurelles favorisent le métal. Il est de plus en plus utilisé dans l’industrie automobile, mais ses réserves sont appelées à reculer. Il est possible d’investir dans le palladium à l’aide de produits à effets de levier ou de trackers.

Tous les grands émetteurs comptent plusieurs produits avec un effet de levier sur le platine dans leur assortiment. Ce sont toutefois Goldman Sachs Markets et Commerzbank qui offrent le spread le plus bas.

Palladium turbo long (risque réduit)

Code ISIN : DE000CN6HAP0

Devise : EUR

Niveau de financement : 357,41

Cours de référence : 544

Barrière désactivante : 373

Levier : 2,9

Cours : 16,61/16,71

Le prix du palladium se trouve toujours plus de 45% au-dessus de la barrière désactivante de ce turbo long de Commerzbank. Ce niveau n’a pas été atteint depuis fin 2009.

Palladium Turbo long (risque moyen)

Code ISIN : DE000CN6HPN3

Devise : EUR

Niveau de financement : 444,97

Cours de référence : 544

Barrière désactivante : 467

Levier : 5,6

Cours : 8,52/8,62

L’écart entre le cours de référence et la barrière désactivant est retombé à 16%. La barrière désactivante reste cependant au-dessus du plancher du début de cette année. Les produits à effet de levier ayant le palladium comme valeur sous-jacente ne sont pas soumis à la taxe sur la spéculation.

Dans le cas des trackers, nous nous limiterons au produit le plus grand et le plus liquide, le Physical Palladium Shares émis par ETF Securities.

ETFS Physical Palladium Shares (PALL)

Ticker : PALL

Bourse : NYSE Arca

Émission : janvier 2010

Code ISIN : US26923A1060

Performance depuis le 01/01/2016 : -5%

Rendement sur 12 mois : -27,6%

Rendement sur 3 mois : -28,3%

Volume journalier moyen : 30 000

Actifs en gestion : 168,1 millions USD

Frais annuels de gestion : 0,6%

Ce tracker est coté depuis 6,5ans sur le NYSE Arca (en USD), sous le ticker PALL. Le même tracker a également des cotations en EUR, mais la liquidité est nettement plus faible. La valeur sous-jacente est constituée de palladium physique stocké dans des coffres à Zurich ou à Londres. Une part représente un dixième d’once de palladium, mais ne peut pas être échangée contre du métal physique. Le 14juin, PALL avait près de 308.000onces de palladium en gestion.

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