Or et argent : que le dernier investisseur éteigne la lumière (I)

A un peu plus de deux semaines de la Saint-Sylvestre, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que 2013 aura été une année catastrophique pour l’or et l’argent, ainsi que pour les actions des producteurs de métaux précieux.

L’or n’avait plus clôturé une année en baisse depuis 2000, mais cette première en 13 ans est d’envergure avec un recul de 26% en USD (au 10 décembre). L’argent a beaucoup moins fait parler de lui l’an dernier, mais la baisse, avec 35%, est encore plus marquée. Dans ce numéro et le suivant, nous étudierons quelques scénarios permettant de miser sur un redressement du cours des deux métaux et des actions minières en 2014.

Certains lecteurs argumenteront à raison que ce n’est pas la première fois que nous recommandons des actions minières. On peut leur rétorquer que la situation est plutôt exceptionnelle. Cela fait plus d’une décennie que le coût de production total n’avait plus été aussi proche du cours de l’or, qu’il a même dépassé dans de nombreux cas. De même, les valorisations n’avaient plus été aussi basses depuis un sacré bout de temps, tant par rapport à la valeur (comptable) intrinsèque que par rapport aux réserves (prouvées). Un groupe de mines d’or ou d’argent qui s’échange aujourd’hui au-dessus de sa valeur comptable est plutôt l’exception que la règle. Le NYSE/Arca Gold Bugs Index (HUI) a flirté la semaine dernière avec son niveau plancher sur quatre ans. Et il faut remonter à 2003 pour trouver un indice encore plus bas. Le Philadelphia Gold and Silver Index (XAU) a même failli retomber à son niveau de 2002.

Parmi les grands et moyens producteurs d’or et d’argent, l’heure est au ” damage control ” : il s’agit de limiter autant que possible les dégâts causés par la baisse du cours de l’or et de l’argent. Dans ce processus, on cherche avant tout à maintenir des cash-flows positifs pour préserver la solidité intrinsèque de l’entreprise. A cet effet, on procède à des coupes sombres dans les dépenses d’investissement et d’exploration, alors que des dividendes et des programmes de rachat d’actions propres sont parfois abandonnés. Une telle stratégie est adéquate pour survivre à une période difficile, mais elle ne sera pas sans conséquences à plus long terme. Les entreprises minières sont vouées à investir si elles veulent accroître leur capacité de production, voire la maintenir à niveau. La suppression ou le report des extensions et le gel des budgets d’exploration mettent en péril la capacité de renouvellement des réserves. Les producteurs d’or qui n’ont qu’une ou que quelques mines opérationnelles se trouvent dans la situation la plus difficile. En effet, leurs possibilités de réduire les charges sont souvent limitées. Si les groupes miniers ne reçoivent pas rapidement un peu d’oxygène, une baisse de la production est inévitable.

A première vue, il n’y a aucun ” trigger ” ou catalyseur à même de changer la donne à court terme. Ceux qui veulent miser sur un redressement du secteur devront donc faire preuve d’un grand sens du timing. Mais la combinaison de valorisations basses, d’un cours de l’or qui évolue de plus en plus en direction du coût de production et d’une tendance inévitable à une baisse de la production doit engendrer tôt ou tard un rebond.

Cette semaine, nous nous intéressons à quelques produits à effet de levier qui ont l’or et les actions minières comme valeurs sous-jacente.

Or

Turbo Long sur l’or (risque faible)

Code ISIN: NL0009647858

Devise: EUR

Niveau de financement: 899,22

Cours de référence: 1260,9

Barrière désactivante: 916

Levier: 3,49

Cours: 26,27

Ce turbo long est émis par ABN Amro Markets. Il a pour valeur sous-jacente le prix spot et non un contrat à terme. Le cours fluctue donc 24 heures sur 24, y compris, par conséquent, en dehors des heures de négociations du Turbo. La barrière désactivante se trouve nettement sous la barre psychologique des 1000 USD et l’écart par rapport au cours de référence atteint près de 30%. Malgré le risque réduit, le levier reste assez élevé.

Turbo Long sur l’or (risque élevé)

Code ISIN: NL0009605641

Devise: EUR

Niveau de financement: 1107,57

Cours de référence: 1260,9

Barrière désactivante: 1128

Levier: 8,22

Cours: 11,14

Du côté de ce turbo long du même émetteur, l’écart entre le cours de l’or et la barrière désactivante est inférieur à 12%. Ce risque plus important est compensé par un levier près de deux fois plus élevé que dans l’exemple précédent. On trouve pas moins de 7 turbos longs avec un levier encore plus élevé pour les investisseurs qui souhaitent accroître leur rendement potentiel.

Actions de mines d’or

NYSE Arca Gold Bugs Turbo Long (risque faible)

Code ISIN: NL0006473118

Devise: EUR

Niveau de financement: 107

Cours de référence: 205,76

Barrière désactivante: 118

Levier: 2,02

Cours: 7,22

Ce turbo long émis par RBS Markets a pour valeur sous-jacente le NYSE Arca Gold Bugs (HUI). L’écart entre le niveau actuel de l’indice et la barrière déactivante s’élève à 75%. Il serait très étonnant que ce niveau soit atteint un jour. Il ne l’a d’ailleurs plus été depuis octobre 2002. Le même émetteur propose encore deux autres turbos longs ayant le HUI comme valeur sous-jacente et des leviers légèrement plus élevés de 2,54 et 3,68.

NYSE Arca Gold Bugs Mini Long (risque élevé)

Code ISIN: NL0006533994

Devise: EUR

Niveau de financement: 167,85

Cours de référence: 205,76

Barrière désacivante: 185

Levier: 5,29

Cours: 2,61

Si vous souhaitez prendre encore plus de risques, il est possible de trouver un Mini Long avec un levier de 5,29 sur la Bourse allemande. L’écart entre le HUI et la barrière désactivante ne dépasse pas 11%.

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