Novo Nordisk

Danish Dynamite

On s’attendrait à ce que le leader sur le marché dans un syndrome aussi important que le diabète soit un des géants de l’industrie pharmaceutique américaine ou britannique, à la limite suisse ou française. Mais non : pour trouver le leader mondial dans ce domaine, nous devons aller au Danemark, chez Novo Nordisk (913 couronnes danoises – DKK); Bourse de Copenhague, ticker NOVOB; capitalisation boursière : 503 milliards DKK; code ISIN : DK0060102614; mais aussi sous la forme d’un ADR sur la Bourse de New York; 166 USD; ticker : NVO; capitalisation boursière : 91 milliards USD; code ISIN : US6701002056). On ne s’étonnera pas dès lors que 79% des 41,4 milliards DKK de chiffre d’affaires (CA) enregistré au cours du premier semestre proviennent du diabète. Les 21% restants sont originaires de produits biopharmaceutiques comme le NovoSeven et le Norditropin, destinés principalement au traitement de l’hémophilie (maladie du sang caractérisée par un dysfonctionnement du mécanisme de coagulation). Quatre cinquièmes du CA proviennent donc du diabète, un domaine où Novo Nordisk possède une part de marché de 27%. Une part de marché qui a augmenté au cours de la décennie écoulée en raison de l’accent placé sur ce syndrome. En 2003 par exemple, la part de marché de Novo Nordisk ne dépassait pas 18%, soit à peu près la part de marché de l’actuel numéro deux mondial, Sanofi. La croissance des ventes de médicaments a été stimulée par deux innovations ces dernières années. Tout d’abord, le lancement de médicaments qui potentialisent l’action de la GLP-1. Il s’agit d’une hormone produite dans l’intestin qui se libère pendant les repas. Chez les patients qui souffrent de diabète de type 2, le niveau de GLP-1 n’est plus suffisant. Ce segment est dominé par Novo Nordisk avec une part de marché de 65% pour le Victoza. Près de 90% des ventes de Victoza sont réalisées aux Etats-Unis (64%) et en Europe (25%). Le CA trimestriel est passé de 3 à 10,8 milliards DKK (2etrimestre 2013) au cours des 10 derniers trimestres. Sur les quatre marchés les plus importants (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France), les médicaments qui agissent sur la GLP-1 prennent à leur compte entre 5 et 10% du CA total des médicaments liés au diabète, une part qui a doublé en trois ans. Le Victoza représentait 17% du CA du groupe danois au 2e trimestre. Plus important : on assiste depuis quelque temps à l’abandon des insulines humaines au profit des insulines modernes, ces dernières améliorant le profil d’action (plus facile à utiliser, meilleur contrôle de la glycémie et risque d’hyperglycémie réduit). Le marché des insulines modernes à action prolongée est actuellement dominé par la Lantus de Sanofi. De ce fait, Sanofi n’est pas très loin derrière Novo Nordisk (part de marché de 35% contre 46% pour les Danois) dans le segment des insulines modernes. Le Levemir de Novo est le principal concurrent de la Lantus. Mais avec le Tresiba et le Ryzodeg, Novo Nordisk semble disposer de deux nouveaux médicaments vedettes qui pourraient lui permettre de reprendre le leadership dans le segment des insulines à action prolongée. Le Tresiba et Ryzodeg ont en tout cas reçu leur autorisation de commercialisation en Europe, au Japon et au Mexique cette année. Mais pas aux Etats-Unis. Le lundi 11 février, l’action a perdu 15% lorsque la FDA a fait savoir que des études complémentaires étaient nécessaires afin de déterminer si l’utilisation de ce médicament n’entraînait pas un risque accru d’infarctus. Cela explique la stagnation de l’action Novo Nordisk depuis 12 mois.

Nous commençons le suivi de l’action pour son statut de leader dans le diabète, un marché pharmaceutique de croissance. L’avis est ” première position” (2B) en raison de la valorisation élevée de l’action : 19 fois le bénéfice attendu pour 2013, 17,5 fois celui de 2014 et un rapport attendu valeur d’entreprise (ev)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 14. Nous intégrons dans la check-list l’ADR coté à New York, et non l’action cotée sur la petite Bourse de Copenhague.

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