Les ” lions africains “

L’année 2013 est placée sous le signe de la percée du continent africain en matière d’investissements. La communauté des investisseurs semble en effet peu à peu prendre acte du fait que l’Afrique affiche une croissance de 5% par an depuis de nombreuses années déjà. Au niveau mondial, sur les dix pays ayant signé la croissance la plus rapide au cours de la dernière décennie, six sont africains. Les ” Lions africains ” peuvent désormais prétendre à une place sur le podium aux côtés des ” Tigres asiatiques “.

L’Afrique entre ainsi de plain-pied dans le concert international, un détail qui n’a pas échappé aux entreprises multinationales. Récemment, les grands spécialistes de la vente au détail Wal-Mart Stores et Carrefour ont d’ailleurs entrepris plusieurs initiatives sur le continent noir. Mi-août, Carrefour annonçait une collaboration avec CFAO (présentée dans notre rubrique Flash du n° IB-31B), dont l’objectif est d’inaugurer plusieurs points de vente dans huit pays africains d’ici à 2015. L’Afrique abrite un milliard de consommateurs potentiels. De même, selon une étude de l’agence Mc Kinsey, entre 2012 et 2020, le nombre d’Africains consommant annuellement au moins 5000 USD augmentera de 45 millions, soit de 85 à 130 millions ou de 7,5 à 12% de la population africaine, par ailleurs en forte croissance. Mc Kinsey évoque pour 2020 un produit intérieur brut (PIB) de 2600 milliards USD et une consommation totalisant quelque 1400 milliards USD. Le marché africain de la consommation s’est accru de 275 milliards USD depuis l’an 2000, soit autant que le Brésil et plus que l’Inde.

Une vision positive partagée par Accenture. L’Afrique abrite par ailleurs une population très jeune mais dont la croissance est sensible. A l’horizon 2050, cette population devrait voir atteint 2 milliards de consommateurs potentiels. Accenture entrevoit dès lors une accélération de la croissance du marché de la consommation africain, de 3,9% en moyenne entre 2001 et 2010 à 4,3% pour la décennie à venir, jusque 2020. En 2040, l’Afrique devrait compter 1,1 milliard de personnes potentiellement actives, ce qui serait alors davantage que la Chine ou l’Inde. Lorsque l’on ajoute à cela que dans certains pays comme le Sénégal, le Soudan et le Mali, la proportion de la population disposant d’un compte bancaire s’élève seulement à 6 à 8%, pour 1% de détenteurs d’une carte de crédit, on comprend aisément que le potentiel de croissance de l’Afrique, qui est aujourd’hui porté par des pays comme l’Afrique du Sud, le Kenya, le Nigeria… demeure colossal.

Limitez les opportunités

Il est de plus en plus clair que le continent noir ne peut plus être passé sous silence par les investisseurs en quête d’opportunités pour le futur. Un point important pour le monde entier mais aussi pour l’Afrique, réside dans le phénomène d’urbanisation, en phase d’accélération. D’ici à 2050, deux tiers de la population africaine vivra en ville, contre environ 40% aujourd’hui. Des villes comme Le Caire, Lagos, Luanda, Nairobi, Kinshasa… devraient devenir de véritables mégalopoles, avec 10 à 20 millions d’habitants. Cette perspective n’est pas pour déplaire à Texaf. Cette petite société à portefeuille belge, essentiellement concentrée sur la promotion immobilière à Kinshasa, pourrait donc encore accroître son rythme de croissance (lire en p.4).

En général, il n’est pas simple de miser de manière large sur le potentiel africain. CFAO est un choix évident, si ce n’était que sa liquidité est très limitée. Bolloré (coté sur le NYSE Euronext Paris) lui constitue une alternative intéressante.

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