Le marché de l’uranium reprend vie

Le prix spot de l’uranium a bondi de 60% en quelques mois.

En début de semaine, nous indiquions dans notre analyse du cas Cameco (rubrique Actions) que le prix spot de l’uranium (carburant nucléaire) avait beaucoup progressé depuis l’été. En juillet, la livre d’uranium coûtait encore 28 USD sur le marché spot (livraison immédiate). Au début de cette semaine, elle était déjà à 44 USD, soit 60% au-dessus du cours plancher. Une bonne raison de s’intéresser au secteur.

Fin de la suroffre ?

Après la fermeture des centrales nucléaires japonaises en 2011, le marché est resté plus de trois ans sous l’emprise d’une suroffre de carburant nucléaire. De ce fait, les exploitants de centrales nucléaires pouvaient attendre tranquillement que les prix continuent à baisser. Certains indices laissent à penser que cette situation arrive à son terme. La hausse du prix spot est l’un d’entre eux. Le prix contractuel pour les contrats à long terme est plus important pour les producteurs, parce qu’il détermine la majeure partie de leurs revenus. Pour l’instant, la hausse des prix contractuels est légèrement en retrait de celle des prix spot. Ils fluctuent autour de 45 USD, un niveau à peine supérieur à celui du prix spot. Dans les conditions normales, l’écart est nettement plus important. Le marché mondial de l’uranium sera en excédent cette année, mais on s’attend à ce que celui-ci se transforme rapidement en déficit. Avec la baisse des cours, l’exploration s’est pour ainsi dire arrêtée, alors que les extensions de capacité sont différées. Inutile par conséquent d’attendre une augmentation de la production minière au cours des années à venir. De plus, l’offre secondaire a beaucoup diminué elle aussi avec la fin du programme russe Highly Enriched Uranium (HEU) de démantèlement des anciennes têtes nucléaires.

Croissance de l’énergie nucléaire

Du côté de la demande, l’énergie nucléaire continue à gagner en popularité au niveau mondial. La World Nuclear Association (WNA, http://www.world-nuclear.org) recense chaque mois les réacteurs nucléaires opérationnels, en construction et en attente d’autorisation. Fin octobre, on dénombrait ainsi 436 réacteurs opérationnels, 71 réacteurs en construction et 174 en phase de planification dans le monde. Les chiffres démontrent que la croissance se concentre surtout en Asie. Ce n’est pas une surprise, car c’est sur ce continent que les besoins d’énergie s’accroissent le plus vite. Sur les 71 réacteurs en construction, 27 se trouvent en Chine et 10 en Russie. Suivent l’Inde (6), la Corée du Sud (5) et, étonnamment, les Etats-Unis (5).

Il existe plusieurs manières de miser sur une hausse du cours de l’uranium. Outre Cameco précité, Uranium Participation Corp., qui investit dans l’uranium physique, figure également dans notre check-list. Mais l’action se négocie moyennant une prime par rapport à sa valeur intrinsèque. Ceux qui préfèrent ne pas placer tous leurs oeufs dans le même panier peuvent diversifier leur investissement au moyen d’un tracker. Nous avons sélectionné deux produits de Global X Funds et Van Eck Global.

Global X Uranium ETF

Ticker : URA

Bourse: NYSE Arca

Première cotation: novembre 2010

Rendement depuis le 01/01/2014: -13%

Volume journalier moyen: 275 000

Actif en gestion: 249 millions USD

Frais annuels de gestion: 0,69%

Le Global X Uranium ETF, émis par Global X Funds, est coté sur le NYSE (ticker : URA) depuis novembre 2010. L’indice sous-jacent est le Solactive Global Uranium Index, qui se compose actuellement de 25 entreprises. Cet indice se concentre clairement sur la production, puisqu’il comporte principalement des entreprises actives dans l’industrie minière. Outre les grands producteurs d’uranium, il compte également des entreprises d’exploration et des sous-traitants de l’industrie de l’uranium. Les trois plus grandes participations prennent à leur compte un peu moins de la moitié de l’indice. Dans la mesure où ce sont précisément les entreprises minières qui ont subi la plus forte correction cette année, le tracker a perdu 13% depuis le 1erjanvier. Les frais annuels de gestion sont fixés à 0,69%, ce qui est conforme aux autres produits de cet émetteur. URA est surtout intéressant pour ceux qui souhaitent procéder à un investissement diversifié dans les mines d’uranium.

Cinq principales participations (le 25 novembre)

Cameco (23,9%)

Uranium Participation Corp.(13,9%)

Denison Mines (12,6%)

Uranium Energy Corp (6,1%)

Energy Fuels (5,1%)

Market Vectors Uranium + Nuclear Energy ETF

Ticker: NLR

Bourse: NYSE Arca

Première cotation: août 2007

Rendement depuis le 01/01/2014: +8,7%

Volume journalier moyen: 4 500

Actif en gestion: 70 millions USD

Frais annuels de gestion: 0,6%

Bien que ce tracker de la famille Market Vectors (ticker : NLR) ait quelques années de plus qu’URA au compteur, sa liquidité est inférieure. Idem pour l’actif sous gestion. L’approche est cependant totalement différente. NLR se concentre plutôt sur les entreprises de services d’utilité publique qui utilisent l’énergie nucléaire pour produire et vendre de l’électricité, parallèlement à de grands conglomérats qui n’ont que des liens marginaux avec l’énergie nucléaire. Les deux trackers ne sont donc pas concurrents sur le fond. Le NLR a pour sous-jacent le Market Vectors Global Uranium + Nuclear Energy Index, qui compte actuellement 53 entreprises et dont la composition est adaptée chaque trimestre. Les entreprises de services d’utilité publique représentent 71% de l’indice, et les entreprises industrielles presque 20%. En matière de frais, NLR est un peu plus intéressant avec des frais annuels de gestion de 0,6%. L’absence de groupe minier dans l’indice favorise clairement NLR cette année. Avec un rendement de 8,7% depuis le 1erjanvier, il se montre nettement plus performant que l’URA.

Cinq plus grandes participations (le 25 novembre)

Duke Energy (8,65%)

NextEra Energy(8,1%)

Southern Corp.(7,2%)

Hitachi Ltd. (6,5%)

Dominion Resources (5,9%)

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