Le gaz naturel intègre un scénario très négatif

Nous estimons en effet que tous les éléments négatifs sont déjà intégrés dans le cours du gaz naturel.

La volatilité est restée très élevée ces derniers mois sur les marchés de l’énergie. Mais alors que le pétrole brut a pu rebondir, ce n’est pas le cas du gaz naturel, retombé pour la première fois sous la barre des 2,5 USD le million de British Thermal Units (MM Btu) depuis le printemps 2012. Le prix moyen du gaz naturel sur les neuf premiers mois de l’année – jusqu’à fin septembre – s’élevait à 2,76 USD. Sur la même période il y a un an, c’était encore 4,53 USD. Précisons que ces chiffres concernent le gaz naturel destiné au marché nord-américain, dont les contrats à terme sont cotés sur l’Intercontinental Exchange ou ICE. C’est en effet la variante qui sert de sous-jacents aux trackers et produits à effet de levier sur le gaz naturel. Les cours du gaz naturel sur le marché européen et asiatique peuvent s’en écarter (très) nettement, tout comme le prix du gaz naturel liquide (GNL).

Hiver plus doux

Le faible prix du gaz naturel est imputable aux importantes réserves et à la baisse attendue de la demande pendant le prochain hiver. Les météorologues prévoient en effet qu’après deux épisodes rigoureux, les Etats-Unis vont bénéficier cette fois d’un hiver assez clément avec des températures relativement élevées. En cause, selon le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) américain : l’effet El Niño. Un hiver plus doux pourrait réduire les besoins de gaz naturel (pour le chauffage). Selon la région, les températures pourraient être de 8 à 13% plus élevées qu’au cours de l’hiver précédent. L’hiver prochain ne devrait être plus froid que dans l’ouest des Etats-Unis, qui a connu un hiver assez doux l’an dernier.

Les réserves de gaz naturel s’établissent à 3,63 millions de pieds cubes (cubic feet, cf). C’est respectivement 13,9 et 4,5% de plus que l’an dernier et que la moyenne sur cinq ans. Avec un hiver doux en perspective, ces réserves pourraient dépasser la moyenne à long terme de 1,9 billion cf au début du printemps. Simultanément, la production de gaz naturel se maintient à un niveau élevé. Elle se chiffrait en septembre à 72 milliards cf par jour. C’est certes sous le pic de décembre dernier (73,7 milliards cf), mais la production moyenne en 2015 – près de 73 milliards cf – sera nettement plus élevée qu’en 2014 (70 milliards cf).

Plancher

Nous estimons que tous les éléments négatifs sont entre-temps intégrés dans le cours. Le fait que le prix du gaz naturel ne réagisse guère aux mauvaises nouvelles suggère la formation d’un plancher. Et l’on peut imaginer plusieurs scénarios qui pourraient quand même entraîner une hausse du cours du gaz naturel. Des températures inférieures aux prévisions, voire une brève offensive hivernale de quelques semaines pourraient prendre les investisseurs à contre-pied. Idem pour une baisse surprise de la production. Une grande partie des 99 centrales nucléaires américaines fermeront pour entretien et réapprovisionnement en carburant nucléaire au cours des semaines à venir. Elles assurent environ un cinquième de la production d’électricité aux Etats-Unis. Durant cette période, la demande de gaz naturel va donc augmenter.

Il existe plusieurs trackers sur le cours du gaz naturel, mais nous nous limiterons aux produits à effet de leviers cotés sur Euronext. ING propose 3 sprinters longs sur le gaz naturel. C’est autant que BNP Paribas Markets, où les investisseurs ont le choix entre 3 turbos longs. La valeur sous-jacente est chaque fois le contrat à terme pour novembre, et le spread se monte à 3 centimes d’euro tant chez ING que chez BNP Paribas. Nous analysons quatre scénarios, du plus défensif au plus spéculatif.

Natural Gas Future Turbo Long (risque réduit)

Code ISIN: NL0011440920

Devise: EUR

Niveau de financement: 1,6

Cours de référence: 2,48

Barrière désactivante: 1,8

Levier: 2,44

Cours: 0,76/0,79

Ce turbo long émis par BNP Paribas Markets est le plus défensif de la gamme. Le prix actuel du gaz naturel (future novembre) se trouve près de 38% au-dessus de la barrière désactivante, et le gaz naturel n’est plus retombé sous la barre des 2 USD depuis le printemps de 2012. Nous estimons qu’il est très peu probable que ce soit à nouveau le cas au cours de l’hiver à venir. Cependant, le levier est déjà intéressant compte tenu du risque relativement faible.

Natural Gas Future Turbo Long (risque moyen)

Code ISIN: NL0011092820

Devise: EUR

Niveau de financement: 1,84

Cours de référence: 2,48

Barrière désactivante: 2,05

Levier: 3,8

Cours: 0,55/0,58

Avec ce turbo long du même émetteur, nous progressons d’un échelon dans l’échelle des risques. Pourtant, l’écart entre le cours du gaz naturel et la barrière désactivante atteint toujours 21%, ce qui, à partir du niveau du cours actuel, laisse suffisamment de marge pour intervenir si le gaz naturel évoluait dans la mauvaise direction. Le risque plus élevé s’accompagne bien entendu d’un levier plus puissant.

Natural Gas Future Sprinter long (risque élevé)

Code ISIN: NL0011374806

Devise: EUR

Niveau de financement: 2,06

Cours de référence: 2,48

Barrière désactivante: 2,27

Levier: 5,5

Cours: 0,37/0,40

Sur ce sprinter long d’ING, l’écart entre la barrière désactivante et le prix du gaz naturel ne dépasse pas 9%. Bien que le niveau de la barrière désactivante ait été atteint pour la dernière fois il y a plus de 3,5 ans, le risque est assez élevé.

Natural Gas Future Sprinter Long (spéculatif)

Code ISIN: NL0011475694

Devise: EUR

Niveau de financement: 2,17

Cours de référence: 2,48

Barrière désactivante: 2,39

Levier: 7,1

Cours: 0,28/0,31

Ce sprinter long est encore plus risqué, avec une barrière désactivante qui ne se trouve que 10 centimes sous le cours de référence actuel. Ce produit à effet de levier mérite donc pleinement le qualificatif de spéculatif : réservé aux traders à court terme et aux investisseurs conscients des risques !

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