Le Brexit confirme une année 2016 mouvementée

Cela semble devenir une tradition : au début des vacances d’été, les États membres de l’Union européenne parviennent systématiquement à créer un climat de tension et à l’alimenter, provoquant le déséquilibre de l’Union entière. L’an dernier, à la même époque environ, le Grexit était évité de justesse.

Qui sème le vent récolte la tempête. Voilà un dicton qui s’applique parfaitement au Premier ministre britannique David Cameron. Il a promis avant les élections d’organiser un référendum et a ainsi donné aux Britanniques _ en première place les Anglais _ la possibilité d’exprimer leur insatisfaction. Il a parallèlement plongé l’Europe dans une longue période d’incertitude politique.

Cela semble devenir une tradition pour les États membres de l’Union européenne : au début des vacances d’été, ils parviennent systématiquement à créer un climat de tension et à l’alimenter, provoquant le déséquilibre de l’Union entière. L’an dernier, à la même époque environ, l’actualité était dominée par les négociations houleuses avec les Grecs, à l’issue desquelles le Grexit avait été évité de justesse. Cette année, le référendum en Grande-Bretagne a cette fois aussi suscité moult tensions. Cette fois cependant, l’issue est bien moins enthousiasmante, et révèle le fossé entre nos communautés d’une part, et entre les leaders européens et leurs citoyens d’autre part. Le Brexit nous assure un début d’été mouvementé et désordonné sur les marchés financiers, caractérisé dans un premier temps par une chute de la livre britannique (GBP) et des marchés boursiers européens. Les valeurs financières, surtout, sont sous pression. Les valeurs refuge telles que l’or se portent en revanche à nouveau bien.

Or la volatilité avait déjà été importante au cours des six premiers mois de l’année. Le début d’année fut dramatique, avec des pertes supérieures à 10% sur de nombreux marchés occidentaux. Le prix du pétrole, toujours en repli (finalement jusque sous 30USD le baril) et les doutes épais entourant la croissance chinoise étaient les principales causes du démarrage difficile des Bourses en 2016. Au printemps, nous avons connu une période de rebond, mais les perspectives n’ont plus été vraiment réjouissantes ces derniers mois, principalement du fait du spectre du Brexit.

Nervosité grandissante

L’Europe se remet à peine de la nouvelle du Brexit qu’elle doit déjà digérer les élections en Espagne, où le tableau n’est guère plus réjouissant. L’Union européenne devra envoyer un message puissant indiquant qu’elle a (enfin) pris acte. Mais, les leaders européens en sont-ils capables?

Ces prochaines semaines seront ponctuées de plusieurs rendez-vous pour les marchés financiers, comme le rapport sur l’emploi au mois de juin (après la grosse déception du rapport précédent) et la saison des résultats (américains). Après quatre trimestres consécutifs de bénéfices en recul, on peut espérer une amélioration. Mais sera-t-elle effective?

Depuis plusieurs mois, nous sommes partisans d’une approche d’investissement prudente. Vous comprendrez qu’après le Brexit, nous ne voyons aucune raison de changer notre fusil d’épaule. Nous devons tenir compte du fait que la situation va d’abord se détériorer, avant qu’une amélioration se dessine. Mais nous devons surtout rester vigilants, car la nervosité grandissante offrira sans aucun doute des fenêtres d’entrée plus grandes et plus intéressantes. Il faudra pouvoir en tirer profit, mais il nous semble trop tôt pour jouer pleinement cette carte dès à présent.

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