L’or noir profite de l’accord historique

La semaine dernière, les membres de l’OPEP sont finalement parvenus à un accord de réduction de leur production. L’accord est historique à un double titre: il s’agit de la première baisse de production depuis 2008 et celle-ci est le fruit d’un compromis entre rivaux, l’Arabie saoudite et l’Iran.

Concrètement, les membres de l’OPEP réduiront leur production totale d’environ 1,2 million de barils par jour à partir de janvier 2017. La contribution des États du Golfe (Koweït, Qatar et Émirats arabes unis) se monte à 0,3 million de barils. De manière plutôt inattendue, l’Irak, qui revendiquait une exemption pour situation de guerre, a fini par accepter une réduction de 0,2 million de barils. Le reste de l’effort sera réparti entre les autres membres du cartel, avec des exemptions pour le Nigeria et la Libye. L’Iran, qui est le seul à pouvoir augmenter légèrement sa production, est le grand vainqueur. Relevons que plusieurs pays non membres de l’OPEP ont promis de réduire leur production, pour un total de 0,6 million de barils. La Russie en prendrait la moitié à son compte.

Le pessimisme qui prévalait sur les marchés du pétrole en l’absence d’accord s’est ainsi transformé instantanément en une vague d’euphorie. Bien que l’effet de toutes ces dispositions sera finalement limité. Le brut devrait évoluer d’un excédent d’offre au début de cette année vers un marché à l’équilibre. Les réserves élevées doivent cependant encore être consommées. Ce processus pourrait s’accélérer si le marché se retrouvait en déficit après les limitations de la production.

Plus qu’à appliquer l’accord

L’accord aura-t-il un impact significatif sur l’équilibre des marchés? Un accord, c’est bien, mais il reste à voir si les membres de l’OPEP respecteront les quotas. Des doutes planent aussi sur l’engagement réel de la Russie. Et les autres producteurs ne tenteront-ils pas de mettre la main sur les parts de marché ainsi libérées? Le principal danger provient des États-Unis. Si le cours du pétrole évolue vers les 60 dollars, de nombreux gisements de pétrole de schiste seront à nouveau rentables. Auquel cas la question ne serait pas de savoir si la production américaine de pétrole brut va à nouveau augmenter, mais quand.

Au demeurant, l’enthousiasme du marché démontre qu’un retour au plancher de 30 dollars le baril n’est plus à l’ordre du jour. Le renversement de tendance est acquis!

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