L’action First Quantum Minerals doit reprendre son souffle

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Le titre First Quantum est à nouveau très performant. Quelles sont les perspectives?”

L’action du producteur de cuivre canadien First Quantum Minerals a progressé de 32% en 2017. Les ambitieux Canadiens ont bénéficié de la hausse du cours du cuivre, lequel s’échange à nouveau à plus de trois dollars la livre depuis l’été dernier (3,13 dollars la livre actuellement), son plus haut niveau depuis 2014. Il avait atteint son plancher, à 1,96 dollar, début 2016. Ce joli redressement résulte de la dissipation des interrogations qui entouraient la croissance chinoise et de perspectives favorables concernant la croissance économique mondiale. Nous estimons que cet optimisme atteindra son apogée cette année. A un peu plus long terme, les perspectives pour le cuivre restent positives compte tenu du risque de déficit de l’offre à partir de 2021.

La hausse du cours du cuivre ne s’est pas encore réellement répercutée sur les résultats du groupe puisque le prix de vente réalisé s’élevait à 2,28 dollars la livre après neuf mois, contre 2,27 dollars sur la même période en 2016. Le prix spot a pourtant gagné près de 20% en moyenne, à 2,55 dollars la livre.

Fin septembre, First Quantum affichait toujours un endettement net important de 5,1 milliards de dollars, ce qui correspond à 4,5 fois les cash-flows d’exploitation (Ebitda) des 12 derniers mois. Le groupe a par conséquent été contraint de se couvrir contre une baisse du cours du cuivre pendant la construction de la mine de Cobre Panama, un nouveau projet de cuivre d’envergure, au Panama. Elle a coûté au groupe 5,7 milliards de dollars et sa durée de vie est estimée à au moins 37 ans. First Quantum a étendu encore sa participation dans le projet de 10% en 2017, la portant à 90%.

Actuellement, l’essentiel de la production annuelle du groupe (environ 570.000 tonnes en 2017) provient de deux mines situées en Zambie : Kansanshi (248.000 tonnes) et Sentinel (185.000tonnes). Cobre Panama devrait être mise en service au second semestre, et d’ici 2020, produire 300.000 tonnes par an. Grâce à elle, la production annuelle du groupe devrait passer à 900.000 tonnes – contre 540.000 tonnes en 2016 -, ce qui propulsera le producteur de cuivre au sixième rang mondial.

L’entreprise dispose encore de grands projets dans le cuivre à un stade de développement précoce. Fin décembre, elle a pris pour 150 millions de dollars une option sur l’acquisition dans les quatre à six ans d’une participation de 50% dans le projet Pebble. Ce gigantesque projet d’or et de cuivre en Alaska est cependant controversé en raison de préoccupations environnementales. Les deux opérations de refinancement menées à bien en 2017 ont amélioré les convenants bancaires et le calendrier de remboursement. Sous peu, une dernière opération de financement pour Cobre Panama devrait être bouclée.

L’action s’échange à 17 fois le bénéfice attendu pour 2018 et a besoin de reprendre son souffle. Nous confirmons dès lors le conseil ” conserver/attendre ” (2C).

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