Jeux d’hiver

Depuis quelques jours, la petite ville russe de Sochi est sous les projecteurs : elle accueille les Jeux Olympiques d’hiver les plus coûteux et donc les plus controversés de l’histoire.

Ces jeux d’hiver nous amènent à nous intéresser à Compagnie des Alpes (15,7 EUR; ticker CDA sur le NYSE Euronext Paris; code ISIN : FR0000053324). Cette entreprise française a été fondée en 1989 pour exploiter des domaines skiables…

Aujourd’hui, le groupe est propriétaire de onze stations de sports d’hiver et détient une participation minoritaire dans quatre autres. A cette liste appartiennent les domaines renommés de La Plagne, Tignes, Les Arcs, Méribel, Val d’Isère, Avoriaz en France, notamment. Depuis 2001 cependant, le groupe exploite également des parcs d’amusement, avant tout les parcs Walibi. Au total, il s’agit de 14 parcs, dont Compagnies des Alpes est propriétaire, plus 7 dont il détient une participation minoritaire. Trois parcs se trouvent en Belgique : Walibi Belgium (Wavre), Aqualibi Belgium (également à Wavre) et Bellewaerde (Ypres).

Valorisation très faible

Pendant de nombreuses années, le groupe a présenté un profil de croissance. Ces dernières années cependant, la donne a changé. Le nombre de visiteurs de stations de ski n’est plus en forte croissance. Qui plus est, compte tenu du réchauffement de la planète et de circonstances climatologiques données, la météo est plus capricieuse. Certaines stations peuvent manquer de neige, puis subitement se retrouver enneigées au point que le risque d’avalanche soit grand. Les parcs de loisirs souffrent pour leur part de la faible confiance des consommateurs, elle-même résultant de la récession de longue durée qui sévit en Europe occidentale, qui réduit le nombre de visiteurs ou en tout cas le montant de leurs dépenses pendant la visite.

La saison 2012-2013 (exercice clos le 30/9) a connu une croissance de seulement 0,1% du chiffre d’affaires, à 678 millions EUR, tandis que le bénéfice opérationnel (EBIT) s’est replié de 18%, à 49,3 millions EUR, ce qui suppose que le bénéfice net s’élève à seulement 1,9 million EUR (-93%!), après comptabilisation de réductions de valeur à concurrence de 20,3 millions EUR. Le dividende a dès lors été supprimé et le groupe a annoncé un exercice de réflexion stratégique qui devrait contribuer à replacer l’accent sur une croissance rentable. Dès lors, on ne s’étonnera pas du fait que l’action est en retrait sur le marché. Sur les trois dernières années, celle-ci a rapporté 47% (!) de moins que l’indice CAC40. On notera cependant qu’en conséquence de ce désamour, le titre affiche une valorisation très faible : à peine 0,5 fois la valeur comptable et 4,5 fois le rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA). Le rapport cours/bénéfice escompté de 15 reflète plutôt la faible rentabilité. Mais si la réflexion stratégique donne naissance à un programme solide de redressement de la rentabilité et que la confiance des consommateurs en Europe occidentale se reprend, ce titre se profile comme un sérieux candidat au redressement. D’où notre relèvement de conseil à “digne d’achat” (rating 1C).

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