Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Digne d’achat

La société d’investissement Gimv a pu poursuivre sur son élan de l’an dernier au premier semestre de l’exercice 2015 (d’avril à septembre). Le bénéfice net a atteint 64,9 millions EUR, ce qui représente un rendement sur fonds propres de 5,9%. Sur base annuelle, Gimv affiche à nouveau un rendement d’environ 12%, conforme aux rendements moyens historiques que Gimv propose à ses actionnaires. Le bénéfice par action (2,55 EUR au 1er semestre) est à nouveau largement supérieur au dividende annuel de 2,45 EUR par action. Le ciel est donc à nouveau dégagé pour Gimv. Le portefeuille a pu mûrir tranquillement ces dernières années, et il est en partie prêt pour une récolte à un moment où les prix de vente ont beaucoup progressé. Grâce aux taux bas et à la conjoncture assez favorable en Europe, les investisseurs mettent des montants considérables sur la table pour racheter des entreprises prometteuses. Actuellement, ils n’hésitent pas à débourser au moins huit fois les cash-flows opérationnels (EBITDA), alors que les entreprises sont valorisées à 6 fois l’EBITDA, une estimation assez conservatrice, dans les comptes de Gimv. Dans ces conditions de marché, il est logique et souhaitable que Gimv vende davantage qu’elle investisse. L’investisseur particulier doit au moins prendre note de cette stratégie de gestionnaires professionnels dans cette phase du cycle. Au 1er semestre, Gimv a vendu pour 103 millions EUR de participations, enregistrant au passage une plus-value de 26,8 millions EUR. Le prix de vente de ces participations était ainsi supérieur de 36,4% à la valeur comptable. Cette politique de sortie lucrative n’est pas la seule source de profits pour Gimv. Les plus-values réalisées n’apportent en effet qu’un tiers du bénéfice. Les deux tiers restants proviennent des bons résultats des participations qui ont permis à Gimv d’enregistrer 46 millions de plus-values latentes. On remarquera d’ailleurs que l’appréciation induite par les meilleurs résultats (+77 millions EUR) a en partie été annulée par l’application des critères de valorisation plus prudents sur les participations non cotées en Bourse, qui ont réduit la valeur comptable de ce portefeuille de 32 millions EUR. Sans cette intervention, le bénéfice du 1er semestre aurait été un tiers plus élevé. Cette faible valorisation peut être vue comme un matelas en cas de renversement du sentiment du marché. Comme les désinvestissements dépassent largement les nouveaux investissements (20,1 millions EUR), la position de trésorerie a grossi à 208 millions EUR, soit 19% de la valeur comptable nette. Gimv est assise sur une montagne de cash. Ces 10 dernières années, le bénéfice annuel moyen par action était à peu près aussi élevé que le dividende par action. Sur l’ensemble du cycle conjoncturel, Gimv distribue donc plus ou moins la totalité de ses bénéfices. La rumeur d’une vente de la participation résiduelle de la Région flamande dans Gimv refait régulièrement surface, le président de Gimv Urbain Vandeurzen étant cité comme un des candidats acheteurs. Mais ce scénario est toujours aussi peu réaliste.

Conclusion

Les investisseurs peuvent acquérir le portefeuille de Gimv à un niveau légèrement supérieur à la valeur comptable. De plus, cette valeur comptable est basée sur des valorisations prudentes des participations détenues. Gimv reste capable de maintenir un rendement sur fonds propres supérieur à 10% et de garantir un rendement de dividende de plus de 7%.

Conseil: digne d’achat

Risque: réduit

Rating: 1A

Partner Content