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GBL a exploité la faiblesse des Bourses de cet été pour passer la vitesse supérieure dans la mise en place de sa nouvelle stratégie. Le holding avait eu tendance dans le passé à placer ses oeufs dans le même panier, celui des grandes valeurs énergétiques françaises, dont Total, GDF Suez et Suez Environnement font partie. Ces participations ont encore été allégées. Cette année, GBL a donc vendu pour 84 millions d’actions Total, et ce trimestre, il se défera encore pour 500 millions EUR de titres Total, à une moyenne de 48,17 EUR. Cette vente lui procurera encore une plus-value comptable de 240 millions EUR sur ce trimestre. Les fonds libérés seront réinvestis dans des entreprises qui promettent de connaître une croissance supérieure et affichent une diversification des risques plus large, tant en termes géographiques que sectoriels. Cette nouvelle stratégie doit permettre d’accroître le flux de dividendes et la capitalisation boursière, après la stagnation des dernières années. Une participation dans la marque de sport Adidas, notamment, devrait contribuer à inverser la vapeur. L’été dernier, GBL a renforcé la participation dans Adidas à 4,7%, pour une valeur de plus de 700 millions EUR. GBL a également relevé sa participation dans Umicore à 16,3% cet été, pour une valeur d’environ 600 millions EUR. Plus tôt cette année, GBL avait aussi acheté 7,3% du producteur de langes Ontex pour 130 millions EUR et a suivi l’augmentation de capital de début novembre. Ce lot d'” investissements en incubatrice “, comme le nomme GBL lui-même, représente entre-temps 1,47 milliard EUR ou 10,7% du portefeuille net. En outre, avec Sienna Capital, GBL a également un pôle de 630 millions EUR qui regroupe les investissements alternatifs. Il s’agit surtout de capital-risque dans des entreprises non cotées. Ce vent nouveau souffle déjà un peu sur les résultats : les revenus liquides de GBL, qui constituent la base du financement du dividende, se sont accrus à 404 millions EUR sur les neuf premiers mois de l’année, soit 7% de plus en comparaison avec la même période l’an dernier. Les grandes valeurs du portefeuille, comme Total, LafargeHolcim, Imerys et SGS demeurent les principaux fournisseurs de ces revenus de dividende. Le portefeuille-incubateur représente seulement 5% des dividendes pour l’instant. Le résultat net a progressé sur les 9 premiers mois à 903 millions EUR, mais ce chiffre a été gonflé artificiellement par une plus-value comptable à l’occasion de la fusion, sur la participation dans LafargeHolcim, de 442 millions EUR. La direction a indiqué que ces résultats étaient suffisants pour verser un dividende aussi élevé que l’an dernier, ce qui suppose un rendement de dividende d’environ 4%. La valeur d’actif net du holding dépend toujours dans une importante mesure, malgré les changements, de la capitalisation boursière des grandes participations. Les participations dans les cinq plus importantes représentent au total une valeur boursière de 13 milliards sur une valeur d’actif brut de 16,2 milliards EUR.

Conclusion

Un vent nouveau souffle sur le portefeuille de GBL, mais celui-ci est encore trop faible pour l’instant pour que le holding soit un meilleur substitut à un fonds indiciel. La décote par rapport à la valeur intrinsèque de 20 à 25% et le rendement de dividende d’environ 4% démontrent que la valorisation est correcte.

Conseil: conserver

Risque: faible

Rating: 2A

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