Galapagos & Seadrill

L’action Galapagos n’est-elle pas à nouveau digne d’achat ?

Nous avons relevé la note de Galapagos (GLPG) à ” conserver ” après les résultats intermédiaires positifs de l’étude de phaseII sur le Filgotinib pour la maladie de Crohn. Comme espéré, le groupe a ainsi pu trouver un nouveau partenaire avant fin 2015, avec Gilead Sciences. GLPG a en outre conservé les droits de copromotion dans cinq pays européens et le Benelux, et a ainsi franchi une étape importante dans sa transformation en une entreprise biotechnologique complètement intégrée. Le cours est demeuré aux alentours du pic précédent de 59EUR environ, avant de retomber à 32,5EUR durant les premières semaines boursières de 2016, extrêmement tumultueuses. Le Filgotinib est un médicament prometteur, mais le fait que les premiers résultats _ résultats complets attendus en avril _ pour la maladie de Crohn se soient avérés positifs en a encore accru la valeur. Reste cependant le constat étrange qu’AbbVie a laissé la molécule à la concurrence. Normalement, une étude de phaseIII sera lancée au 1ersemestre pour le rhumatisme, et avant fin 2016 pour la maladie de Crohn. Même si tout se passe bien, la commercialisation ne commencera pas avant 2019. Dans le climat boursier actuel, c’est encore très long. L’accord conclu avec Gilead s’est soldé par un acompte non négligeable de 725millions USD, dont 425millions par l’émission de 6,76millions d’actions à 58EUR chacune, et a porté la trésorerie juste au-dessus du seuil magique du milliard d’euros. GLPG prévoit pour cette année un cashburn de 100 à 120millions EUR, sans tenir compte d’éventuels paiements d’étape pour le Filgotinib. En janvier, les résultats d’études de phaseIIa pour le GLPG1205 ont révélé une efficacité insuffisante pour les infections intestinales chroniques. Une étude de phaseIIa sera lancée au cours du 1ersemestre avec le GLPG1690 pour l’examen de la fibrose pulmonaire, et les résultats d’une étude de phaseI avec le GLPG1972 (en partenariat avec Servier) contre l’arthrose sont attendus au 2etrimestre. En collaboration avec AbbVie, GLPG franchira également d’importantes premières étapes cette année dans le développement clinique d’une trithérapie contre la mucoviscidose, qui doit mener à une première étude de phaseII en 2017. Dans la mesure où ce programme de recherche a été nettement étendu par rapport aux projets initiaux, on met actuellement la dernière main à un contrat adapté entre GLPG et AbbVie, avec des paiements d’étapes un peu plus élevés pour GLPG. Galapagos a incontestablement fait de gros progrès, mais nous préférons attendre un nouveau repli sous 35EUR pour en recommander l’achat, notamment compte tenu de notre vision générale des marchés. Conserver (2C).

Quelle est la raison de la flambée du cours de Seadrill ?

Galapagos & Seadrill

L’action du loueur d’installation de forages pétroliers en grande difficulté a plus que doublé de valeur la semaine dernière dans le sillage d’un redressement du cours du pétrole, mais surtout sur fond de rumeurs selon lesquelles l’actionnaire principal (24,15%) John Fredriksen serait prêt à aider financièrement Seadrill. Pour preuve : Fredriksen a vendu 37,8millions d’actions Marine Harvest pour 510millions USD. De nombreux shorters ont donc abandonné la partie, ce qui a engendré un brusque rebond dans un contexte de liquidations forcées. L’argument reste un peu étrange : d’une part, nous n’avons jamais douté du fait que Fredriksen jouerait un rôle crucial dans le renflouement de la très endettée Seadrill, et d’autre part, le milliardaire Fredriksen n’a pas besoin de vendre une partie de sa participation dans Marine Harvest pour cela. En décembre, on avait déjà appris que Frederiksen rachetait des obligations de Seadrill nettement en dessous du pair par le biais d’une société nouvellement constituée, Sandbox. Une tactique comparable mise en oeuvre avec Frontline avait finalement mené à une augmentation du capital et une forte dilution pour les actionnaires lors de la conversion de cette dette en capitaux frais. En marge de résultats annuels supérieurs aux attentes, Seadrill a annoncé un plan de refinancement pour fin juin. Le marché table sur une augmentation de capital d’au moins 1milliard USD. À 6USD par action, la capitalisation boursière s’élève à 2,96milliards USD. La dette nette se montait fin décembre à 9,9milliards USD, alors qu’elle atteignait encore 12milliards USD fin 2014 (-17%). Durant la même période, le carnet de commandes s’est cependant contracté de 17,2milliards USD à 10,7milliards USD. Ces dernières années, des financements supplémentaires ont été tirés de la revente de 24plateformes (sur les 55 du groupe) à différentes entreprises distinctes : Seadrill Partners (propriété de Seadrill à 46%), North Atlantic Drilling (70,4%), Sevan Drilling (50,4%) et Seamix (50%). Cette source de financement s’est cependant tarie, ces entreprises se trouvant elles aussi en difficulté. Onze des 55plateformes sont actuellement inactives. Et ce chiffre devrait encore augmenter nettement à court terme, puisque quatorze contrats arrivent à échéance en 2016 et onze autres en 2017. Seadrill a au total 14plateformes en construction, mais négocie un report de la livraison de 8jack-ups prévue en 2016 et 2017. Nous profiterions du “short-squeeze rally” pour nous débarrasser des positions dans Seadrill, et nous confirmons le conseil de vente (3C).

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