Fred Olsen Energy & Medivir

Après une belle remontée, le cours de Fred Olsen Energy s’est à nouveau effondré. Que se passe-t-il ?

L’action du spécialiste norvégien de location d’installations d’exploration et de forage offshore Fred Olsen Energy a perdu plus de 12% le 22 octobre après qu’il a signalé des problèmes avec la réception d’une nouvelle plateforme, la Bollsta Dolphin. La livraison était prévue au 3e trimestre, mais les chantiers navals coréens Hyundai Heavy Industries réclament un nouveau délai et un supplément de 167 millions USD. Bien que les Norvégiens considèrent la demande infondée, le contrat a été annulé quelques jours plus tard. Cette décision permet d’éviter une longue bataille juridique, mais le lucratif contrat de cinq ans conclu avec Chevron pour la Bollsta Dolphin (loyer de 566.000 USD par jour) tombe dès lors à l’eau. L’entreprise entend récupérer les 186,4 millions USD déboursés, mais devra également enregistrer 101 millions USD de charges uniques au 4e trimestre. Un imprévu lourd de conséquences, car avec Bolette Dolphin livrée l’an dernier (contrat de 4 ans pour un loyer journalier de 488.000 USD), la Bollsta Dolphin était le principal atout d’un groupe qui subit de plein fouet la très mauvaise conjoncture dans le secteur des services pétroliers consécutive à la chute spectaculaire du cours du pétrole. Le carnet de commandes a diminué de moitié, à 1,4 milliard USD, et la flotte, d’un âge moyen 33 ans, reste donc limitée à 10 plateformes. La Borgny Dolphin a été mise hors service (cold staked) l’an dernier. La seule plateforme d’hébergement, la Borgholm Dolphin, s’est retrouvée inaffectée cette année, et la Belford Dolphin cherche également une affectation depuis septembre. Il faudra ajouter sur la liste la Bredford Dolphin à partir de décembre. Sur les six autres plateformes, un contrat arrivera à échéance en septembre 2016, trois autres au 1er trimestre 2017 et les deux restants au 1er semestre 2018. Toutes ces mauvaises nouvelles ont entraîné, depuis décembre, une dépréciation de 31 millions USD, après celle de 418,9 millions USD enregistrée au 2e trimestre. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont reculé de 13,9%, à 129,6 millions USD au 3e trimestre. Sur les neuf premiers mois de l’année, ils sont cependant en hausse de 38%, à 495,5 millions USD. Le bénéfice net de 0,32 NOK par action au 3e trimestre est négligeable face à la perte nette de 3,57 NOK par action sur les neuf premiers mois (bénéfice de 0,33 NOK par action l’an dernier). Les tarifs de location continuent de baisser, et il est clair que la demande ne s’améliorera pas avant au moins 2017. Cette nouvelle décevante nous contraint d’abaisser la note à ” conserver ” pour le long terme (2B).

L’action Medivir se stabilise depuis quelques mois. Pouvez-vous faire le point ?

La stabilisation de l’action de l’entreprise pharmaceutique suédoise Medivir, depuis un moment déjà, s’explique par le fait que le pic de vente du Simeprevir, un médicament contre l’hépatite C (maladie du foie causé par le virus de l’hépatite C; VHC), est définitivement passé. En 2014, le partenaire Johnson & Johnson, responsable des ventes de Simeprevir hors Scandinavie, avait enregistré un chiffre d’affaires (CA) largement supérieur aux attentes de 2,3milliards USD, sur lequel Medivir a perçu 1,4 milliard de couronnes suédoises (SEK) en royalties et affiché un bénéfice net de 1,13 milliard SEK (36,17 SEK par action). Les ventes ont cependant continué de baisser sous l’effet de la forte concurrence (Gilead Sciences, AbbVie) et s’établissaient à 577 millions USD après neuf mois : 263 millions USD pour le premier trimestre, 264 millions USD pour le deuxième et 79 millions USD pour le troisième. Soit un total de 351 millions SEK de royalties. Les ventes en Scandinavie sont également en net recul : 14 millions SEK au 2e trimestre, 35 millions SEK au 1er trimestre et 115 millions SEK en 2014. La longue saison de grippe a fait progresser les ventes de treize médicaments pris en licence en Scandinavie de 8%, à 94,5 millions SEK au 1er semestre. Depuis mai, les liquidités de 1,04 milliard SEK (fin juin; 39 SEK par action) sont progressivement affectées à un programme de rachat d’actions propres de maximum 10% des actions en circulation. Toute l’attention se concentre à présent sur le développement du pipeline. Parmi ses produits propres, Medivir a décidé en août de mettre un terme au développement du MIV-247, un médicament contre les douleurs neuropathiques en phase préclinique. Une étude de phase IIa sur MIV-711 (ostéoarthrite) sera lancée fin 2015. Des résultats précliniques très positifs pour MIV-802 (VHC) ont été publiés cette année, et l’entreprise planche également sur un médicament contre le virus respiratoire VRS. Enfin, Medivir a fait ses premiers pas en oncologie (cancer du foie et du pancréas) cette année. Parmi les programmes en partenariat, une étude de phase IA doit démarrer en juillet sur l’AL-704 (VHC), développé en collaboration avec Alios Biopharma (Janssen Pharmaceutica). L’importante position de trésorerie, qui couvre 50% de la capitalisation boursière, et le programme de rachat d’actions propres limitent le risque de baisse, mais nous voyons trop peu de facteurs susceptibles de déclencher une hausse du cours à brève échéance pour recommander l’achat. Nous confirmons dès lors la note ” conserver ” (2B).

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