Des robots pour diversifier votre portefeuille

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Les robots ne laissent personne indifférent. Les uns les trouvent aussi fascinants que passionnants, les autres voient en eux une menace pour leur emploi. Mais en Bourse, la robotique est en tout état de cause une thématique en vogue. Voici quelques valeurs axées sur la robotique pour “moderniser” votre portefeuille.

La robotique est la branche de la mécatronique qui se concentre sur les implications théoriques et les applications pratiques des robots dans l’acception la plus large du terme. Pour dire les choses simplement, la robotique est une discipline qui fabrique des robots ou certains éléments de robots, et intègre des robots dans les processus de production. Les robots sont déjà utilisés dans de nombreux domaines. Et les experts sont unanimes : grâce à l’amélioration constante de la technologie des puces électroniques, les futurs robots seront capables d’assumer un nombre croissant de tâches.

Croissance exponentielle

Que la robotique ait un avenir brillant ne fait guère de doute. Selon les estimations, les dépenses dans le domaine devraient atteindre 188 milliards de dollars en 2020, soit plus de deux fois le montant de 2016. La Chine est le marché des robots qui connaît la croissance la plus rapide au monde. L’an dernier, ce pays a monté 90.000 nouveaux robots, ou un tiers du total mondial (source : Bloomberg Technology). Selon le bureau de recherches américain Myria, le marché de la robotique connaîtra une croissance annuelle de 40 % jusqu’en 2025.

Il y a quelques jours, la société Boston Dynamics a fait parler d’elle. Dans une nouvelle vidéo, elle a dévoilé que son robot Atlas est désormais autonome et capable de faire des saltos arrière. Boston Dynamics est la propriété du géant japonais Softbank. Le constructeur de robots appartenait auparavant à Google. Les plus grandes entreprises du monde s’intéressent en effet énormément à la robotique. Nous l’avons dit, celle-ci trouve des applications dans de nombreux domaines. Atlas est un robot ” humanoïde ” : il a (plus ou moins) la morphologie d’un être humain et exécute des mouvements proches des nôtres. Les experts doutent cependant que ce type de robots soient le véritable avenir de la robotique. L’on admettra certes que le robot gymnaste est bien plus spectaculaire qu’utile.

Révolution des robots

Les perspectives les plus prometteuses se concentrent dans le secteur industriel. Le robot industriel ne ressemble pas du tout à un humain. Le terme désigne diverses machines contrôlées automatiquement et programmées pour manipuler ou déplacer des objets. De telles machines étaient et sont toujours très chères, mais leur prix a baissé sensiblement ces dernières années. Si cette tendance se poursuit – ce qui est probable -, la ” révolution des robots “, tout juste amorcée, s’imposera dans le secteur industriel.

L’automobile est un deuxième secteur où la robotique a un grand avenir. Cela fait longtemps que les robots interviennent dans la fabrication de voitures. Mais ce domaine aussi recèle toujours un énorme potentiel de croissance. Les progrès les plus importants doivent venir des voitures autonomes, qui nécessitent une multitude de capteurs, radars, caméras et logiciels. Pour que ce type de voitures puisse fonctionner en toute sécurité, il est nécessaire de recueillir des quantités gigantesques de données. Et c’est précisément ce dont disposent des entreprises technologiques comme Google. Peut-être seront-elles les futures concurrentes des constructeurs automobiles classiques comme Ford ou Volkswagen. Les voitures autonomes seraient beaucoup plus sûres que les véhicules requérant un pilote humain à bord.

Cela fait plusieurs années que des aéronefs sans pilote sont réservés aux applications militaires. Mais depuis quelque temps, les drones à usage commercial ont également le vent en poupe. Amazon, par exemple, multiplie les tests de livraison de colis à domicile à l’aide de véhicules aériens télépilotés. Ceux-ci seraient beaucoup plus sûrs et précis que les hélicoptères ordinaires.

Le secteur des services financiers a depuis longtemps recours à l’automatisation, notamment en vue de détecter la fraude et contrôler le risque crédit. Depuis peu, les opérations bancaires mobiles et électroniques y occupent une place très importante. Or ce n’est qu’un début. Les robots commencent également à prendre en charge les tâches des banquiers privés. De nouveaux noms apparaissent sur le marché, comme Betterment ou WealthFront. Bien entendu, les grands gestionnaires de fortune internationaux n’entendent pas se laisser damer le pion. Charles Schwab, Fidelity et Vanguard étudient déjà les possibilités de remplacer leurs gestionnaires de patrimoine (chers et exigeants) par des robots moins coûteux et plus flexibles.

Opérations, revalidation et compagnie

Mais ce qui enflamme probablement le plus l’imagination est de mettre la robotique au service du système de santé. Ou disons encore plus, car ce n’est plus une fiction. Dans un avenir proche, des robots seront capables d’exécuter des opérations en quasi-autonomie.

Dans nos hôpitaux, les robots font déjà partie du quotidien (blocs opératoires…). Le marché de la robotique médicale pourrait peser au moins 20 milliards de dollars dans cinq ans. Les avantages sont nombreux. Assisté d’un robot à plusieurs bras, un chirurgien peut travailler de manière beaucoup plus précise. De plus, ce genre d’interventions sont généralement beaucoup moins invasives. Dans notre pays, l’hôpital Notre-Dame d’Alost tient la corde. L’ORSI créé en son giron ouvrira la voie à partir de l’été prochain à Merelbeke, avec une infrastructure flambant neuve.

Compte tenu de la problématique du vieillissement de la population, un rôle important est promis aux robots de revalidation. Le marché de ces robots pourrait dépasser le milliard de dollars dans cinq ans.

Bientôt, les robots de services généraux seront bien plus présents parmi nous pour accomplir les tâches que nous trouvons désagréables ou pénibles. Des robots aspirateurs circulent dans de nombreuses habitations, de gros champignons métalliques tondent déjà le gazon…

La plus forte croissance est attendue des robots au service des personnes dépendantes. Softbank, à nouveau, a développé ” Pepper “, un robot de compagnie qui se vend incroyablement bien – c’est qu’il rompt l’ultramoderne solitude des personnes âgées.

Opportunités

Les purs producteurs de systèmes de robotique sont (pour l’heure) rares en Bourse. Citons, au Japon, Yaskawa Electric Corporation, qui fabrique notamment des servosystèmes et robots industriels destinés à l’assemblage, au revêtement, etc. Ses actions se négocient sur la Bourse de Francfort.

Au Japon toujours – mais le groupe compte des établissements dans le monde entier (même à Malines) -, citons aussi Fanuc. L’entreprise est spécialisée dans l’automatisation de toutes les activités opérationnelles possibles à l’aide de robots de toutes les formes et de tailles diverses. Les actions se négocient sur le Nasdaq.

En Allemagne, citons KUKA, l’un des premiers fournisseurs mondiaux de robotique, de techniques d’assemblage et d’ingénierie de systèmes. L’entreprise est active dans le monde entier. Elle possède d’ailleurs un site à Houthalen-Helchteren. Depuis peu, KUKA est entre des mains chinoises. La performance de l’action, qui se négocie sur la Bourse de Francfort, a été impressionnante cette année. Après un quasi-triplement de sa valeur, elle a baissé de moitié en un peu plus d’un mois ; les résultats du troisième trimestre ont révélé que le nombre de commandes ne progressait plus. Il y a peut-être là une opportunité à court terme.

De nombreuses institutions financières également ont découvert et repris ce segment de marché dans leur gamme de fonds de placement spécialisés. Ces produits peuvent convenir aux investisseurs particuliers disposant de moyens limités ou désireux de diversifier le risque. Nous pensons notamment à Pictet Robotics, Belfius Equities Robotics, AXA World Funds – Framlington Robotech et Credit Suisse Global Robotics Equity.

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