Banques émergentes

Cela fait un bon moment que nous n’avons plus consacré un article au secteur financier. Il est vrai que dans le cas des banques occidentales traditionnelles, de nombreux rapports demeurent inquiétants cinq ans après la débâcle de Lehman Brothers. Les inquiétudes demeurent particulièrement au sujet de la base de capitaux trop fragile de nombreuses banques européennes et américaines, qui cèderait au moindre choc. Il existe des opportunités plus sûres et plus rentables ailleurs.

Dans le monde industrialisé (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon…), 89% de la population totale disposent d’au moins un compte dans un organisme financier officiel. Ailleurs, ces proportions sont bien moins importantes. C’est d’ailleurs logique. Dans les pays émergents, les banques se concentrent sur l’activité de base d’un organisme bancaire : jouer le rôle d’intermédiaire entre épargnants et emprunteurs. Mais pour pouvoir épargner ou obtenir un emprunt, il faut évidemment disposer de ressources financières, ce que de nombreux citoyens des pays émergents n’ont pas.

Croissance explosive

Alors que 89% des habitants du monde industrialisé ont un compte en banque, ils sont en moyenne 41% dans les pays émergents, avec 49% en Amérique Latine, 45% en Asie, 24% en Afrique (Sub-Saharienne) et à peine 18% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En Chine ils sont 64%, au Brésil 56%, en Russie 48% et en Inde 35%. Les écarts sont encore plus grands en ce qui concerne l’usage de la carte de crédit. Globalement, 1 habitant sur 2 des pays occidentaux dispose d’au moins une carte de crédit, contre seulement… 7% dans les pays émergents (Brésil 29%, Russie 10%, Chine 8%, Inde 2%).

Evidemment, ces données sont en pleine évolution. Les services bancaires sont de plus en plus recherchés, tant parmi les épargnants que les emprunteurs, résultat de la solide croissance des marchés émergents ces dernières années. La croissance économique soutient le secteur bancaire et ce dernier soutient la première. Ainsi le crédit joue-t-il un rôle de plus en plus important dans le maintien de la croissance de la consommation dans les pays émergents. Entre 2005 et 2012, par exemple, la pénétration du crédit (proportion de la population disposant d’un emprunt bancaire) au Brésil a augmenté de 28 à 49%. Le potentiel de croissance du secteur financier dans les pays émergents demeure phénoménal. Il y a quelques numéros (lire IB-34B), nous évoquions la forte augmentation du nombre de millionnaires dans les régions émergentes. Ce qui donne également lieu à une croissance explosive de la demande de services de gestion patrimoniale, planification successorale, etc.

Pour miser sur ce potentiel, plusieurs pistes sont envisageables : Mastercard (cartes de crédit) ou Julius Baer Group (gestion patrimoniale), et pour exploiter les opportunités d’évolution générale du système bancaire, les grandes enseignes bancaires britanniques HSBC et Standard Chartered ne manquent pas d’intérêt. Sa valorisation, particulièrement, nous a incités à consacrer un article à cette dernière (lire Flash en page 8).

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