Yara International

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Yara International, le plus grand producteur d’engrais européen, numéro un des engrais azotés (élément N) et spécialiste des engrais composés (NPK), a fait parler de lui à l’automne dernier après l’ouverture de négociations de fusion avec son concurrent américain CF Industries Holding. Finalement, les deux parties n’ont cependant pas conclu d’accord. Après une année 2013 en demi-teinte, marquée par un bénéfice net de 20,62 NOK par action et un bénéfice récurrent de 24,76 NOK (hors effets de change et éléments exceptionnels), contre encore respectivement 37,28 NOK et 35,33 NOK en 2012, Yara est à nouveau dans une meilleure passe ces derniers trimestres. Grâce à un solide 4etrimestre – bénéfice net par action de 6,74 NOK et récurrent de 8,17 NOK -, le géant norvégien des engrais a atteint, en 2014, un bénéfice net par action de 27,58 NOK sur base annuelle (30,56 NOK par action en termes récurrents). Au 1er semestre 2015, le chiffre d’affaires (CA) s’est accru de 23,7%, à 55,7 milliards NOK, soutenu par la forte hausse du dollar américain (USD) et l’intégration de la reprise de OFD Holding, qui a des usines de production en Colombie et des centres de distribution au Mexique, au Pérou, à Panama, à Costa Rica et en Bolivie, ainsi qu’une participation de 60% dans Galvani, un producteur d’engrais brésilien non coté. Au 1er semestre, les volumes ont progressé de 4%, mais hors acquisitions, ils accusent une baisse de 2%, en raison surtout d’une baisse de 16% des volumes au Brésil (hors Galvani), où on espère toutefois une amélioration au 2e semestre. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) s’est accru de 27,5%, à 9,97 milliards NOK, une hausse qui se justifie totalement par la baisse de la couronne norvégienne (-28%). Les effets de volumes positifs, du mix produits améliorés et des marges en hausse (grâce à la baisse des prix du gaz en Europe) ont été en grande partie annulés par des amortissements uniques en Lybie (0,93 milliard NOK). Le bénéfice net récurrent par action est passé de 14,77 NOK à 20,08 NOK. En février, Yara a annoncé un accord définitif portant sur la mise sur pied d’une joint-venture avec BASF (68% Yara, 32% BASF), pour la construction d’une nouvelle usine d’ammoniac d’une capacité annuelle de 750.000 tonnes sur un site de BASF à Freeport (Texas, USA) et qui sera opérationnelle d’ici à 2017. Avec ce projet, Yara améliore son handicap de coûts historique par rapport à ses concurrents américains compte tenu des prix plus élevés du gaz en Europe. La société recherche actuellement des partenaires pour le développement d’une mine de potassium en Éthiopie. La construction coûtera 790 millions USD et la première production est prévue au 2e semestre 2018. Début juillet, Yara a annoncé vendre sa participation de 50% dans l’usine d’engrais au Royaume-Uni pour 648 millions USD à son partenaire CF Industries. L’opération produira une plus-value de quelque 3 milliards NOK au 3etrimestre (10,9 NOK par action). Yara n’exclut pas qu’une partie reviendra ensuite aux actionnaires.

Conclusion

L’action Yara a réagi – à juste titre – positivement aux chiffres semestriels. Yara est meilleur marché que son concurrent CF Industries et nous relevons dès lors le conseil. Sa valorisation est acceptable, à 1,7 fois la valeur comptable, une valeur d’entreprise de 6,2 fois l’EBITDA attendu pour 2015 et à 12,1 fois le bénéfice escompté pour cette année.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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