Vaut déjà trois milliards d’euros

L’action de Galapagos a gagné environ 35% depuis que nous avons relevé notre note à “digne d’achat” l’été dernier. La valorisation actuelle est certes élevée, mais elle se justifie par un portefeuille de produits attrayant et par l’importante position de trésorerie. Nous abaissons à présent la note et attendons les nouveaux résultats sur la mucoviscidose.

Les bonnes nouvelles se succèdent pour l’entreprise biotechnologique belgo-néerlandaise Galapagos. 2015 a été une année extrêmement turbulente, avec notamment la conclusion d’un nouveau contrat encore plus lucratif avec le groupe américain Gilead Sciences, pour Filgotinib, un médicament contre le rhumatisme qui avait enregistré d’excellents résultats d’études de phase II mais qu’AbbVie, partenaire dans ce projet, avait refusé de prendre en licence. Cette transaction n’est pas un contrat de licence ordinaire, puisque Galapagos financera 20% de la suite du développement clinique et a conservé une option de copromotion, avec répartition 50/50 du bénéfice, en Espagne, France, Italie, Allemagne, au Royaume-Uni et dans les pays du Benelux. Au total, la transaction prévoit jusqu’à 1,35 milliard de dollars de paiement d’étape ainsi que des royalties croissantes d’au moins 20% sur les ventes. Trois études de phase III pour traiter le rhumatisme ont été lancées au troisième trimestre 2016. Au quatrième trimestre, Galapagos a reçu 50 millions de dollars pour le lancement d’une étude de phase III auprès de patients souffrant de la maladie de Crohn. Au même trimestre, l’entreprise lançait une étude de phase IIb/III pour la colite ulcéreuse, avec un paiement d’étape de 10 millions de dollars à la clé. Elle souhaite encore lancer d’autres études cliniques avec Filgotinib pour d’autres indications. Sa collaboration avec AbbVie s’est poursuivie dans le cadre du développement de trithérapies destinées à remédier à la cause sous-jacente de la mucoviscidose chez 90% des patients. Le leader absolu dans ce domaine est Vertex Pharmaceuticals, mais la nécessité de médicaments supplémentaires et plus efficaces reste grande. Galapagos financera elle-même toutes les études jusqu’à la phaseII et contribuera à d’éventuelles études de phase III. L’entreprise a conservé les droits de copromotion et percevra entre 15 et 20% de royalties sur les ventes.

Grâce à l’injection de capitaux par Gilead Sciences (425 millions de dollars par l’émission de 6,76 millions d’actions nouvelles à 58 euros l’unité), l’entrée en Bourse sur le Nasdaq en 2015 et les différents paiements d’étape, Galapagos disposait d’une position de trésorerie de 938,8 millions d’euros fin septembre. L’entreprise a revu ses ambitions à la hausse : l’objectif est d’identifier trois nouveaux candidats médicaments en phase préclinique et de délivrer trois études de phase II réussies (“preuves de concept”) par an au cours des années à venir, en plus du démarrage d’une étude de phase III tous les deux ans. Actuellement, une étude de phase IIa est en cours avec le GLPG1690 chez des patients souffrant de fibrose pulmonaire, et Galapagos travaille avec le groupe allemand MorphoSys au développement d’un médicament contre les maladies de la peau.

Conclusion

L’action de Galapagos a gagné environ 35% depuis que nous avons relevé notre note à “digne d’achat” l’été dernier. À l’époque, nous trouvions que le cours ne reflétait pas le potentiel du programme lié à la mucoviscidose. La valorisation actuelle de 3 milliards d’euros est certes élevée, mais elle se justifie par un portefeuille de produits attrayant et l’importante position de trésorerie. Après cette belle ascension, nous abaissons donc la note et attendons surtout les nouveaux résultats sur la mucoviscidose.

Conseil : conserver/attendre

Risque : élevé

Rating : 2C

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 2,95 milliards EUR

C/B attendu 2016 : 382

C/B attendu 2017 : –

Perf. cours sur 12 mois : +34%

Perf. cours depuis le 01/01 : +6%

Rendement du dividende : –

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