Van de Velde

Une taille de plus ?

34,50 EUR – 3B A conserver

Le fabricant de lingerie Van de Velde espère gagner une taille au cours du 2e semestre. En raison d’une conjoncture décevante en Europe, de quelques lignes moins appréciées (Marie-Jo et Andres Sardes) dans le commerce de gros et de problèmes dans les boutiques exploitées en propre, en particulier aux Etats-Unis, ce n’était pas la fête à Schellebelle ces 18 derniers mois. La légère baisse du chiffre d’affaires (CA) au 1er semestre 2013 (après une stagnation en 2012), associée à une nette contraction des cash-flows opérationnels récurrents (REBITDA) de 9%, va à l’encontre de l’ambition de Van de Velde. L’entreprise souhaite en effet enregistrer une croissance organique moyenne du CA de 5% hors fluctuations cycliques, ce qu’elle n’est pas parvenue à faire ces dernières années. Mais la direction attend un meilleur automne, notamment grâce à une hausse des ventes des marques propres aux autres chaînes. Une évolution à ne pas sous-estimer, puisque le commerce de gros représente trois quarts du CA et est l’activité la plus rentable. Ce redressement des ventes devrait se poursuivre l’an prochain. Van de Velde lancera une nouvelle ligne de maillots de bain PrimaDonna. Très bien accueillie selon la direction, elle contribuera pour la première fois au CA l’an prochain. La collection de lingerie PrimaDonna reste performante. Côté Marie Jo, la collection innovante d’une nouvelle équipe de dessinateurs pourra reconquérir les consommateurs. Marie Jo L’Aventure attend un restyling identique destiné à infléchir la baisse des ventes. Concernant la marque Andres Sardes, une baisse du prix et un doublement du budget marketing doivent apporter le renversement de tendance souhaité. Le REBITDA devrait également repartir à la hausse, les réductions de coûts mises en oeuvre dans toute l’entreprise devant compenser la hausse des frais d’assemblage et de transport. Ce ne sera cependant pas suffisant pour rattraper un printemps médiocre, de sorte que le cash-flow opérationnel de cette année sera inférieur à celui de 2012. Mais Van de Velde ne parvient décidément pas à convaincre dans la vente de détail. La chaîne Rigby & Peller, active en Allemagne, au Royaume-Uni et en Chine, se montre certes performante avec une croissance comparable du CA de 9% en Allemagne et d’environ 5% au Royaume-Uni. Les problèmes concernent plutôt Intimacy, une chaîne de boutiques aux Etats-Unis. Le CA comparable a de nouveau reculé de plus de 10% au 1er semestre 2013, malgré une campagne marketing dynamique au printemps. La chaîne souffre surtout d’un service après-vente déficient, qui dissuade les clients de revenir et engendre un bouche-à-oreille qui leur est défavorable. L’été a apporté une amélioration, mais ce redressement est encore trop fragile pour être déjà pris au sérieux. Le REBITDA d’Intimacy sera encore négatif en 2013. De manière plus fondamentale, les investisseurs se demandent si le management n’a pas trop de fers au feu en exploitant également une chaîne de magasins de détail. Cette activité à forte intensité de capital exige beaucoup d’attention. De plus, Van de Velde doit encore apprendre toutes les ficelles du métier, ce qui s’accompagne nécessairement de petits accrocs. Pourquoi ne pas simplement se concentrer sur l’activité de grossiste, plus rentable ? Pourtant, Van de Velde a toujours pour objectif de réaliser deux tiers de son CA comme grossiste et le tiers restant dans les boutiques de détail propres.

Il reste du pain sur la planche, surtout dans les marques Marie Jo L’Aventure et Andres Sardes et dans la chaîne Intimacy. Mais sous l’impulsion d’une reprise des ventes en gros, Van de Velde devrait renouer avec des courbes plus aguichantes en termes de CA et de bénéfice l’an prochain. Vu la valorisation relativement élevée de l’action, les investisseurs sont manifestement toujours convaincus que les choses allaient s’améliorer chez Van de Velde, et les problèmes récents n’ont jamais ouvert de fenêtre d’achat. Le léger mieux est dès lors intégré dans le cours. L’avis reste ” à conserver ” (3B).

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