Une année difficile pour EVS

L’exercice 2017 n’aura pas été aussi bon qu’escompté pour l’acteur belge spécialisé dans le reportage sportif en direct. EVS peut certes cette fois encore invoquer le prétexte de l’année impaire (dépourvue d’événement sportif majeur), mais même lorsqu’on extrait du chiffre d’affaires de l’an dernier le surplus gagné durant les grands événements sportifs, on constate un repli en rythme annuel.

Au troisième trimestre, son chiffre d’affaires (CA) s’est limité à 26,3 millions d’euros, ce qui est à peine supérieur aux 24,5 millions d’euros et est inférieur aux 28,3 millions d’euros enregistrés respectivement aux premier et deuxième trimestres. Le CA se monte à 79 millions d’euros au terme des neuf premiers mois de l’année, soit 23,8% de moins que sur la même période en 2016 (103,8 millions d’euros). Au troisième trimestre, on constate même un repli de 29,3% (de 37,1 à 26,3 millions d’euros) en glissement annuel. A cette période, l’an dernier, avaient lieu les Jeux olympiques d’été à Rio.

Le CA comme le bénéfice du groupe ont toujours évolué au gré des événements sportifs, comme la Coupe d’Europe ou mondiale de football, ou encore les Jeux olympiques. Lors de ces méga-événements, EVS peut louer beaucoup de matériel supplémentaire. Mais même si l’on extrait ce CA supplémentaire du chiffre de l’an dernier, on remarque toujours un repli de 10,7%. Par ailleurs, en l’absence de nouveaux investissements importants par les grandes sociétés de médias, le CA n’augmente plus de manière organique depuis cinq ans. Et la situation n’est pas prête de s’améliorer. Compte tenu des marges généreuses que l’entreprise dégage du fait de sa position de marché solide, une hausse ou une baisse du CA a une incidence sensible sur l’évolution du bénéfice. Ainsi la baisse de 23,8% du CA en rythme annuel au terme des neuf premiers mois s’est-elle traduite par une baisse de 53,6% du bénéfice opérationnel (Ebit; de 39,7 à 18,4 millions d’euros). Soit un plongeon de la marge d’Ebit de 38,3 à 23,3%. Le consensus était plus positif. L’an dernier, le groupe avait vu son Ebit progresser de 32,6 à 46,2 millions d’euros, soit une hausse de 41% ou une amélioration de la marge d’Ebit de 27,6 à 35,3% sur la même période. L’évolution du résultat net est en ligne avec le bénéfice opérationnel. On note une baisse de 28 à 12,9 millions d’euros, soit un recul de 54%. Le bénéfice par action a donc accusé également un repli, de 2,07 euros à 0,95 euro.

Le CEO, Muriel De Lathouwer, a annoncé qu’au 31 octobre, les commandes reçues pour l’année en cours totalisaient 25,2 millions d’euros. Rien de réjouissant. Ce qui est positif, c’est qu’EVS a déjà reçu pour 25 millions d’euros de commandes à facturer en 2018, qui incluent 10,5 millions d’euros de location de matériel supplémentaire car l’an prochain sera marqué notamment par la Coupe du Monde de football en Russie. En dépit de ces trois trimestres en demi-teinte et d’une timide augmentation des commandes à facturer cette année, la direction s’en tient à sa projection (ajustée au terme du premier semestre) d’un CA compris entre 115 et 125 millions d’euros. Elle a cependant abaissé l’acompte sur dividende de 0,60 euro l’an dernier à 0,50 euro par action.

Conclusion

EVS vit toujours difficilement les années impaires, aussi parce que les sociétés de médias investissent toujours trop peu. Après avoir pris connaissance de ses chiffres semestriels, nous avions accordé le bénéfice du doute à l’entreprise. Mais compte tenu de l’absence d’amélioration, nous abaissons le conseil. Le titre est valorisé à 10,5 fois le rapport entre la valeur d’entreprise (EV) et l’Ebitda 2017 (8,5 pour 2018).

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 29,20 euros

Ticker: EVS BB

Code ISIN: BE0003820371

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 398 millions EUR

C/B 2016: 14,5

C/B attendu 2017: 17

Perf. cours sur 12 mois: -3%

Perf. cours depuis le 01/01: -12%

Rendement du dividende: 4,1%

Partner Content