Un ambitieux producteur pétrolier à suivre : Aker BP

En septembre 2016, les actifs pétroliers norvégiens de BP (BP Norge) ont fusionné avec ceux de Det Norske. La nouvelle entité Aker BP, qui dispose d’une trésorerie confortable, entrevoit des possibilités de reprise en Norvège.

Nous suivons depuis déjà très longtemps le parcours boursier réussi du holding norvégien Aker ASA. C’est par une combinaison de participations financières et industrielles que le flamboyant actionnaire principal Kjell Inge Roekke a créé la valeur du holding. Aker BP, l’ancien Det Norske, est l’une des participations industrielles les plus rentables de ces dernières années. Cette société pétrolière et gazière norvégienne a été fondée en 1974. Aker ASA en est devenue actionnaire après la fusion de Det Norske en 2009 avec Aker Exploration, l’entreprise d’exploration d’Aker ASA. En 2013 a démarré la production dans deux nouveaux champs pétroliers (Jette et Atla), accroissant la production journalière moyenne de 1000 barils à plus de 5000. Fin 2013, la participation de 50% d’Aker ASA dans Det Norske avait une valeur de 4,7 milliards de couronnes norvégiennes (NOK). Soit 21,8% de la participation industrielle totale de 21,6 milliards NOK.

Det Norske a fait un premier bond en 2014, avec la reprise des activités pétrolières norvégiennes du groupe américain Marathon Oil Corp pour 2,6 milliards de dollars (USD). A suivi une augmentation de capital de 500 millions USD (30% de dilution) à laquelle Aker ASA a totalement souscrit pour la participation de 50%. Cette reprise a catapulté la production journalière à 60.000 barils, et fin 2015, la valeur de la participation d’Aker ASA dans Det Norske s’est accrue à 5,6milliards NOK.

En 2016, l’entreprise ambitieuse a fait un deuxième bond en avant lorsque les actifs pétroliers norvégiens de BP (BP Norge) ont fusionné avec les siens. Det Norske a financé l’acquisition par l’émission de 135millions d’actions au prix de 80 NOK (67% d’actions supplémentaires), dont 33,8 millions ont été souscrites par Aker ASA, ce qui a réduit sa participation en conséquence, de 50 à 40%. BP conserve une participation de 30% dans l’entité fusionnée, baptisée Aker BP. La production journalière moyenne commune s’est élevée en 2016 à 118.200 barils. Pour 2017, on table sur une hausse à 128.000 – 135.000 barils par jour, et d’ici 2023, sur une augmentation à 270.000 barils (croissance annuelle de 12%). Cette thèse de croissance repose essentiellement sur la contribution de la participation de 11,6% qu’Aker BP conserve dans le champ pétrolier Johan Sverdrup, dont la première production est prévue à partir de fin 2019. Il s’agit du premier champ découvert dans les eaux norvégiennes depuis les années 1970.

Au quatrième trimestre, le groupe a payé pour la première fois un dividende trimestriel de 0,185 USD par action (rendement brut de 3,9% sur une base annuelle). Le nouvel opérateur indépendant fusionné entrevoit des possibilités de reprise en Norvège. Il peut disposer de 2,5 milliards USD de liquidités. Aker BP a triplé et accru la participation dans le portefeuille d’Aker ASA à 21,5 milliards NOK.

Conclusion

Nous commençons le suivi d’Aker BP en lui accordant un avis neutre. Du fait de la forte hausse de cours, l’action affiche un cours/bénéfice de 23 pour 2017, et un rapport entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel attendu (EBITDA) pour 2017 de 5. C’est certes 30% de plus que le grand Statoil, mais c’est justifié au vu du profil de croissance intéressant.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Devise : couronne norvégienne (NOK)

Marché : Oslo

Capitalisation boursière : 53 milliards NOK

C/B attendu 2016 : 37

C/B attendu 2017 : 22

Perf. cours sur 12 mois : +189%

Perf. cours depuis le 01/01 : +3%

Rendement du dividende : 3,9%

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