Une correction saine

38,15 EUR – 2B ↑

Ces dernières années furent placées sous le signe de la redécouverte de cette société biopharmaceutique de moyenne envergure. En l’espace de 2 ans, le cours a doublé mais depuis début avril, la situation est clairement moins favorable. L’action a perdu près d’un quart de sa capitalisation boursière en moins de trois mois. C’est évidemment énorme pour une action du secteur des soins de santé. En termes d’évolution du bénéfice, UCB est dans une phase de transition. Le bénéfice de cette année sera à peine différent du bénéfice de l’exercice 2010 (environ 2 EUR par action). Car 2011 est l’année où la concurrence générique a commencé à jouer pleinement pour son médicament le plus vendu, Keppra (anti-épileptique). Cette concurrence avait déjà commencé à l’affecter aux Etats-Unis. Quelques années plus tôt, le groupe avait déjà perdu le brevet pour son autre produit-phare, le Zyrtec (anti-allergique). Le groupe a donc été contraint de se montrer prudent par rapport aux prévisions de chiffre d’affaires (CA) et de bénéfice. Ce n’est que l’an dernier qu’il a pu enregistrer une progression significative du chiffre d’affaires (+7%, à 3,46 milliards EUR) après une stagnation du CA de 3,2 milliards EUR en 2010 et 2011. Idem donc pour l’évolution du bénéfice de 1,99 EUR par action pour 2010, 1,89 EUR pour 2011 et 2,14 EUR l’an dernier. L’avenir d’UCB réside avant tout dans les trois nouveaux médicaments-vedettes commercialisés ces dernières années. Cimzia (maladie de Crohn et arthrite rhumatoïde) est le plus prometteur, avec des ventes maximales attendues de 1,5 milliard EUR. Vimpat (médicament contre l’épilepsie) est un “blockbuster” (ventes annuelles d’au moins 1 milliard USD) en puissance, avec des ventes maximales estimées à 1,2 milliard EUR. Enfin, Neupro (maladie de Parkinson et syndrome des jambes sans repos) pourrait atteindre 400 millions EUR de ventes maximales, soit des ambitions plus modestes. Ces trois nouveaux venus ont atteint l’an dernier un total de 944 millions EUR de chiffre d’affaires, soit près de la moitié plus qu’en 2011. Individuellement, Cimzia (467 millions EUR) et Vimpat (334 millions EUR) continuent de se porter très bien, avec une croissance de leur CA respectif de 50 et 53%. Les deux produits sont désormais disponibles dans des dizaines de pays. Neupro arrive juste derrière en termes de croissance, avec +38%, à 113 millions EUR. On notera l’an dernier un repli de 13% du CA pour Keppra, à 838 millions EUR, avec un plongeon des ventes en Europe (-28%). Le cours a été mis sous pression après l’annonce des chiffres trimestres fin avril, qui ont révélé un lent démarrage des ventes, avec un CA du groupe de 799 millions EUR, soit moins de 9% sous le niveau du 1er trimestre de l’an dernier. Keppra a encore vu ses ventes baisser (-23%), alors que la croissance des nouvelles “vedettes” fut moins sensible : +25% pour Cimzia (122 millions EUR) sur base annuelle, +16% pour Vimpat (88 millions EUR) et +36% pour Neupro (36 millions EUR). Mais en comparaison avec le trimestre passé, on note un repli des ventes de 8% pour Cimzia (pour la première fois depuis le 1er trimestre 2009), de 9% pour Vimpat (pour la première fois depuis le 2e trimestre de l’an dernier) et même de 10% pour Neupro (premier repli depuis le 1er trimestre 2011). La direction d’UCB pointe du doigt l’hiver long et donc l’arrivée tardive de la saison des allergies, et a réitéré les objectifs annuels d’environ 3,4 milliards EUR de CA et de bénéfice par action entre 1,90 et 2,05 EUR.

Le marché a mal accueilli les chiffres trimestriels d’UCB. Le repli sur base trimestrielle des ventes des trois médicaments prometteurs est un fait sans précédents pour les analystes. Au-delà de 40 EUR, nous trouvions que l’action était valorisée de manière excessive. Mais après près de 25% de repli en moins d’un trimestre, cette valorisation redevient raisonnable. C’est pourquoi nous relevons notre conseil à ” première position ” (rating 2B).

PREMIERE POSITION

Partner Content