UCB: le verre à moitié vide

Si les résultats du premier trimestre du belge UCB ont déçu, l’important est que les prévisions annuelles demeurent inchangées.

Les résultats du premier trimestre du belge UCB n’ont pas séduit. A 1,07 milliard d’euros, le chiffre d’affaires (CA) flirte pourtant avec le consensus (1,09 milliard). Mais avec un CA cumulé de 839 millions d’euros là où l’on en attendait 875, la croissance des cinq principaux produits a déçu. Si les autres produits (dont l’antihistaminique Zyrtec) ont agréablement surpris, la croissance future doit absolument provenir des cinq produits-phares.

A 1,07 milliard d’euros donc, le CA du groupe cède 5% par rapport à l’an dernier (1% hors effets de change). Le CA récurrent (hors éléments exceptionnels) est stable, et progresse même de 4% à cours de change constants. Le CA (839 millions) des principaux produits (Cimzia, Vimpat, Neupro, Keppra et Briviact) recule de 2%, mais augmente de 8% hors effets de change. En baisse de 2% (+8% hors effets de change), à 310 millions d’euros, le Cimzia (rhumatismes et maladie de Crohn) cède 5% aux prévisions. UCB attribue cette contre-performance à la concurrence croissante, aux Etats-Unis, d’autres médicaments contre la maladie de Crohn (25% du CA). Les analystes voient là le présage d’une intensification de la concurrence des génériques ces prochaines années. Les brevets américain et européen du Cimzia courent jusqu’en 2024, alors que celui de l’Humira, son concurrent, expirera en Europe dès l’an prochain. UCB cherche à étendre ces brevets, pour porter le CA à plus de 1,5 milliard d’euros en 2025 (1,42 milliard l’an passé).

Le CA américain du Vimpat (épilepsie) n’a progressé que de 1%, à 242 millions d’euros (+13% à cours de change constants, 250 millions escomptés). Le Neupro (maladie de Parkinson et syndrome des jambes sans repos, -3%, à 71 millions d’euros) et le Keppra (épilepsie, -10%, à 189 millions), évoluent globalement conformément aux pronostics, alors que le Briviact, nouveau médicament contre l’épilepsie, est resté en deçà des prévisions (+98%, à 27 millions).

L’important est que les prévisions annuelles – CA compris entre 4,5 et 4,6 milliards, cash-flows opérationnels hors éléments exceptionnels (Rebitda) de 1,3 à 1,4 milliard et bénéfice récurrent de 4,3 à 4,7 euros net par action – sont demeurées inchangées. Après la déception provoquée l’an passé par la décision de la Food and Drug Administration de refuser provisoirement le romosozumab (Evenity), médicament contre l’ostéoporose et blockbuster potentiel, pour cause de risques cardiaques éventuels, l’on attend la réintroduction du dossier, en juillet. L’on scrutera par ailleurs l’évolution du bimekizumab (immunologie), pour lequel trois études de phase III seront lancées dans trois indications cette année. Il est cependant clair qu’UCB est en quête de croissance externe; il a fait un premier pas en ce sens en avril en acquérant, pour 150 millions de dollars (+ jusqu’à 220 millions de paiements d’étape potentiels), le Midazolam, un spray nasal destiné au traitement des crises d’épilepsie aiguës qui pourrait faire son entrée sur le marché américain en 2019.

Conclusion

Le titre a cédé beaucoup de terrain après l’annonce des résultats trimestriels. Etant donné les incertitudes qui entourent l’Evenity et les pressions dont pourrait faire l’objet le prix du Cimzia, les analystes voient le verre à moitié vide. A 13,8 fois le bénéfice escompté en 2018 et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels attendus (Ebitda) de 9,7, la valorisation n’avait pas été aussi basse depuis des années. Nous tablons sur des acquisitions.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 62,38 euros

Ticker : UCB BB

Code ISIN : BE0003739530

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 12,1 milliards EUR

C/B 2017 : 13,1

C/B attendu 2018 : 13,8

Perf. cours sur 12 mois : -17 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -6 %

Rendement du dividende : 1,9 %

Partner Content