Transocean

Digne d’achat

Cela ne ressort pas clairement de l’évolution récente du cours de Transocean, mais le leader mondial de la location d’installations de forage pétrolier a dépassé les attentes au 4e trimestre 2014. Le chiffre d’affaires (CA) a atteint 2,24 milliards USD (2,12 milliards USD attendus), 0,7% de moins qu’au dernier trimestre de 2013. Sur base annuelle, il est retombé à 9,17 milliards USD (-0,8%). Le taux d’occupation moyen a reculé à 72% au quatrième trimestre, contre 75% au trimestre précédent et l’an dernier. Sur base annuelle, cela représente une baisse, de 79% en 2013 à 76% l’an dernier. Le tarif journalier moyen a augmenté à 413.500 USD (409.900 USD au 3e trimestre et 393.100 USD l’an dernier), le tarif moyen sur base annuelle remontant ainsi de 382.300 USD en 2013 à 411.600 USD en 2014. Le bénéfice net récurrent s’élevait à 344 millions USD au 4e trimestre, soit 0,95 USD par action (0,79 USD par action attendu). Si l’on tient compte des dépréciations actées sur les plateformes mises hors service (148 millions USD) et sur le goodwill (992 millions USD; réduit à zéro), on obtient une perte nette de 739 millions USD ou 2,04 USD par action. Sur base annuelle, la perte nette se chiffre ainsi à 5,29 USD par action, contre un bénéfice net de 3,97 USD par action en 2013. Le groupe a cependant enregistré un bénéfice net récurrent par action de 4,94 USD l’an dernier, contre 4,09 USD en 2013. Le gros point délicat reste l’expiration des contrats de location d’une partie significative de la flotte au cours des 12 à 24 prochains mois : c’est le cas de 20 des 60 plateformes actives en 2015, et de 23 autres plateformes en 2016. Vu la surcapacité, la conclusion de nouveaux contrats sera pour le moins difficile et la flotte totale s’est entretemps contractée de 79 à 71 plateformes. Il est clair que la plupart des plateformes non actives seront démantelées. Il y a quelques années, l’entreprise a décidé de rajeunir significativement sa flotte et de se concentrer sur le segment des eaux très profondes, mais le fort recul des investissements des producteurs de pétrole rendra les deux prochaines années très problématiques. La réception de 5 plateformes hautement spécialisées pour eaux peu profondes (jack-ups) sans contrat a été différée. Le renouvellement de la flotte sera achevé en 2018, après la réception de 4 nouvelles plateformes en 2016 (trois avec et une sans contrat), de 5 plateformes en 2017 (deux avec et trois sans contrat) et de 3 plateformes en 2018, toutes sans contrat. Le coût résiduel total de celles-ci s’élève à 3,35 milliards USD, dont 1,29 milliard USD en 2015. Le directeur (CEO) Steven Newman a été mis de côté, et l’entreprise tente de conserver sa note investment grade au travers de fortes économies sur les coûts (800 millions USD d’ici à 2015), une réduction accélérée des dettes (de 10,09 milliards USD fin 2014 à 9 milliards USD à terme) et, comme prévu, une nette baisse du dividende de 3 USD à 0,6 USD par action sur base annuelle. Moody’s n’a manifestement pas été convaincu et a privé Transocean de sa note investment grade.

Conclusion

L’action s’échange à son plus bas niveau depuis 1995. Un redressement demandera du temps, mais la valorisation actuelle à 0,4 fois la valeur comptable, 8,3 les bénéfices attendus en 2015 et un ratio valeur d’entreprise (EV)/ cash-flows opérationnels (EBITDA) de 5,5 tient largement compte de la situation difficile.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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