Transaction de Transocean mal accueillie

© Transocean

Si début août, l’action avait rebondi en réaction aux bons résultats trimestriels du groupe, elle a littéralement dégringolé il y a quelques jours. Le marché a jugé trop risquée l’acquisition de Songa Offshore par Transocean.

Le rachat de Songa Offshore par Transocean annoncé le 15 août ne nous a pas surpris. Le groupe se préparait à des acquisitions et avait, fin mai, vendu à cet effet à Borr Drilling pour 1,35 milliard de dollars 15 plateformes hautement spécialisées pour eaux peu profondes (jackups). Le leader mondial sur le marché de la location d’installations de forage pétrolier paiera une valeur d’entreprise de 3,4 milliards de dollars pour acquérir son concurrent norvégien. La moitié de ce montant consiste en une reprise de dettes. En outre, Transocean versera 480 millions de dollars en cash, 660 millions au travers de l’émission d’une obligation convertible sur cinq ans et 540 millions de dollars par l’émission d’actions (dilution d’environ 17%). La dilution totale d’ici fin 2022 atteindra environ 32%. Songa Offshore possède sept plateformes, dont trois pour eaux peu profondes qui sont inactives. Les quatre autres, hypermodernes, sont situées dans des zones difficiles. Spécialement conçues pour Statoil, elles sont exploitées dans le cadre de contrats de huit ans (qui arriveront à échéance entre 2022 et 2024) d’une valeur de 4,1 milliards de dollars, avec des options supplémentaires pour un total de 7 milliards de dollars. Le carnet de commandes de Transocean (10,2 milliards de dollars fin juillet) augmente ainsi de 40% d’un coup. L’acquisition devrait être bouclée au quatrième trimestre, et Perestroika, l’actionnaire principal de Songa Offshore, détiendra alors 12% de Transocean.

Si le marché a mal réagi à cette opération – la plus grande transaction sur le marché offshore depuis le début de la chute du cours du pétrole en 2014 -, c’est en raison de son prix très élevé, de son influence négative sur la projection de liquidités à fin 2019 (abaissée à 0,6 à 1 milliard de dollars) de Transocean et de son absence d’incidence significative sur la surcapacité. Transocean en attend pour sa part, outre 40 millions de dollars d’économies annuelles, un effet positif sur le rapport entre la dette nette et le cash-flow opérationnel (EBITDA). Au début du mois d’août, son action avait encore rebondi sur fond de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Par rapport au premier trimestre, le chiffre d’affaires a reculé de 785 à 751 millions de dollars (-4,3%), mais ce montant était malgré tout de 5,5% supérieur aux prévisions (712 millions). Le tarif de location journalier moyen a baissé de 337.700 à 329.900 dollars (352.500 dollars l’an dernier). Le taux d’occupation historiquement bas est passé de 43 à 44% (47 % l’an dernier). Le cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) a reculé de 367 à 347 millions de dollars, alors que les analystes s’attendaient en moyenne à 319,8 millions de dollars, et la marge de REBITDA a légèrement rebondi de 48 à 49%. À titre de comparaison, Songa Offshore revendique une marge de REBITDA de 60%. La dette nette de Transocean a baissé de 5,4 à 4,9 milliards de dollars au premier semestre.

Conclusion

L’action de Transocean est retombée à son plus-bas historique après l’annonce du rachat de son concurrent. La grande dépendance du groupe à un seul client constitue naturellement un risque, mais cette acquisition est stratégique. Face à la crise actuelle du marché offshore, Transocean figurera parmi les entreprises qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. Nous restons à l’affût pour étendre encore notre position.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Devise : dollar

Marché : New York

Capit. boursière : 2,97 milliards USD

C/B 2016 : 6

C/B attendu 2017 : –

Perf. cours sur 12 mois : -25 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -49 %

Rendement du dividende : –

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