Total

Digne d’achat

Ces derniers mois, l’action Total a enfin surmonté la zone de 40 à 45 EUR qui faisait office d’obstacle infranchissable jusque-là. Dans un contexte de baisse continue des taux sans risque, les investisseurs ont enfin redécouvert cette action de dividende assez stable. Dans leur quête de rendement, les investisseurs pouvaient encore difficilement ignorer Total, son rapport cours/bénéfice réduit et son rendement de dividende attrayant. Mais si la sous-valorisation a largement disparu ces derniers mois, on ne peut pas encore qualifier l’action de coûteuse. A un cours d’un peu plus de 50 EUR, le rapport cours/bénéfice ne dépasse pas 10, et l’action offre un rendement brut d’environ 4,5%. La direction de Total mise également sur cette quête de rendement. Lors de la présentation des résultats du 1er trimestre, Total a laissé entendre qu’une augmentation du dividende était très probable, d’autant que les cash-flows libres sont enfin en hausse. Ces cash-flows pourront également être affectés à la réduction de l’endettement ou au rachat d’actions propres, ce qui soutiendra le bénéfice par action. Depuis quelques années, les cash-flows libres sont l’alpha et l’oméga des grandes entreprises pétrolières occidentales. Ce sont les cash-flows qui restent après que l’entreprise ait réalisé les investissements nécessaires. Et c’est là que le bât blesse chez Total & co. Ils sont obligés d’investir énormément pour maintenir leurs réserves de pétrole et de gaz à niveau, de sorte que presque tout ce qu’ils gagnent dans la production de pétrole est aussitôt reversé dans un puits presque sans fond. Les actionnaires protestent et exigent également une partie des cash-flows, de préférence la forme d’une hausse des dividendes. Dans le cas de Total, ces cash-flows n’étaient pas extraordinaires l’an dernier : les activités opérationnelles ont rapporté 21,4 milliards EUR, mais les nouveaux investissements ont atteint un montant record de 26 milliards EUR – même s’il faut également tenir compte de 4,8 milliards EUR de désinvestissements. Pour financer le dividende de 5,3 milliards EUR, Total a donc dû se tourner vers ses banques. Cette situation devrait changer. La direction prévoit un recul des investissements cette année et se veut plus attentive à la maîtrise des coûts. En outre, Total se trouve dans la dernière phase d’un programme de désinvestissement qui devra avoir rapporté 25 milliards EUR d’ici à l’an prochain. Le tout va permettre un accroissement des dividendes. Naturellement, un relèvement des dividendes implique également que les bénéfices restent à niveau. Les résultats de l’an dernier et du 1er trimestre de cette année n’ont cependant rien de spectaculaire de ce côté, comme en témoigne la baisse du bénéfice net ajusté de plus de 10%. La faiblesse des marges sur le raffinage, en raison de la surcapacité qui règne en Europe, pénalise certes le groupe, mais le bénéfice de Total provient surtout de la production de pétrole et de gaz, un domaine où le léger recul des prix des carburants fossiles se fait sentir. De plus, Total n’est pas parvenu à accroître sa production l’an dernier malgré le lourd programme d’investissements de ces dernières années. L’entreprise maintient l’ambition de porter la production à 3 millions de barils d’équivalents pétrole par jour à l’horizon 2017, contre 2,3 millions aujourd’hui. Total reste également convaincu que les prix du pétrole continueront à fluctuer structurellement autour de 100 USD le baril.

Conclusion

La hausse du cours de ces derniers mois a certes éliminé l’essentiel de la survalorisation, mais Total reste une action de dividende attrayante, en particulier parce que l’augmentation des cash-flows libres ouvre la voie à une hausse du dividende.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

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