Thompson Creek Metals

Digne d’achat

Jusqu’en 2013, le groupe canadien Thompson Creek Metals était un pur producteur de molybdène dont les activités se concentraient sur la mine homonyme de Thompson Creek en Idaho (Etats-Unis, propriété à 100%) et la mine d’Endako en Colombie Britannique (Canada, participation de 75%). Le molybdène est un métal surtout utilisé dans des alliages avec l’acier. Mais la surproduction associée à un effondrement du marché de l’acier a ramené le cours du molybdène à 7,3 USD la livre à peine, son plus bas niveau en plus de dix ans – alors qu’à son plus haut, la livre de molybdène se négociait à près de 50 USD. Aux niveaux de cours actuels, l’exploitation n’est plus rentable pour Thompson Creek. C’est pourquoi il a été décidé de placer à la fois Thompson Creek et Endako en ” care and maintenance ” ; dans la pratique, cela signifie que les mines sont entretenues, mais que la production est interrompue pour une période indéterminée. L’objectif reste bien entendu de reprendre la production de molybdène lorsque les cours repartiront à la hausse. L’an dernier, le groupe avait encore produit 26,3 millions de livres de molybdène. Cette année, la production retombera donc à zéro. Mais le molybdène continuera à générer des revenus cette année en raison de la vente de stocks existants. Ces revenus sont estimés entre 10 et 15 millions USD. Heureusement, Thompson Creek a une alternative au molybdène. Avec Mount Milligan, également située en Colombie-Britannique, le groupe dispose d’une mine affichant 2,1 millions de livres de réserves de cuivre et 6 millions d’onces de réserves d’or. Mount Milligan a été mise en service dans les délais, mais ne tourne pas encore à plein régime pour diverses raisons. Thompson Creek a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 123 millions USD au 1er trimestre, contre 161 millions USD l’année précédente. L’entreprise a vendu 32 millions de livres de cuivre à un prix moyen de 2,47 US la livre, ainsi que 36.750 onces d’or à 986 USD l’once. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) étaient légèrement positifs à concurrence de 27 millions USD, et c’est également le cas du bénéfice opérationnel (5 millions USD). Les deux chiffres sont cependant inférieurs à ceux de l’an dernier. La perte nette s’est creusée à 87 millions USD, contre 39 millions USD il y a un an. Thompson Creek a clos le premier trimestre avec une position nette d’endettement d’environ 700 millions USD. L’entreprise minière canadienne est en bonne voie de réduire cet endettement depuis plusieurs trimestres, même s’il reste beaucoup de pain sur la planche. La réduction de la dette est d’ailleurs la priorité première de la direction. Elle pourrait y parvenir en accroissant les cash-flows, mais cela nécessite des cours du cuivre et de l’or plus favorables. La raffinerie a été conçue pour transformer 60.000 tonnes de minerai par jour. En raison de problèmes opérationnels, ce chiffre n’a jamais été atteint. Le 1er trimestre a déçu, avec seulement 39.600 tonnes par jour, contre encore 43.800 tonnes au trimestre précédent. Plusieurs problèmes ont cependant été résolus, de sorte que le volume moyen transformé a atteint 50.700 tonnes par jour en mai.

Conclusion

Après un premier trimestre décevant, les prévisions de production ont été revues à la baisse pour 2015. Les problèmes sont entretemps résolus et les performances opérationnelles ont même été excellentes en mai. La dette élevée reste le talon d’Achille de Thompson Creek, et l’action se négocie dès lors à 0,3 fois sa valeur comptable à peine.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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