Telenet

Le secteur télécoms belge peine à trouver la voie de la croissance mais Telenet est une exception. Depuis la récente hausse de cours, l’action s’échange à 10 fois l’EBITDA attendu, ce qui est assez cher. En outre, du fait de la dette élevée du groupe, il est improbable qu’un dividende soit versé à court terme.

À la fin du mois dernier, le titre Telenet s’est hissé pour la première fois cette année au-delà des 50 euros. Les derniers résultats trimestriels n’étaient pourtant pas hors du commun. Même si les prévisions du groupe pour l’ensemble de l’année sont prudentes, c’est selon nous insuffisant pour justifier la généreuse prime qu’il affiche par rapport aux pairs. Les opérateurs télécoms belges sont actifs dans un marché relativement petit mais mature.

Telenet a choisi l’an dernier la fuite en avant avec la reprise de Base, la filiale mobile du groupe néerlandais KPN. Telenet ne détenait jusque-là pas de réseau mobile propre, et devait dès lors louer de la capacité à Orange Belgium (ex-Mobistar). L’idée qui sous-tend l’acquisition est que le groupe peut ainsi réaliser des avantages de synergies en matière de coûts et espère pouvoir vendre encore plus de services aux nouveaux clients. Le groupe télécoms, qui a fêté son 20e anniversaire, compte y parvenir en proposant des offres combinées. Le succès commercial de WIGO démontre que cette méthode éprouvée fonctionne encore. La formule combine téléphonie fixe et mobile, Internet et télévision numérique, et a séduit près de 100.000 clients en quatre mois. Le chiffre d’affaires (CA) moyen par utilisateur s’est hissé au troisième trimestre à un nouveau record de 53,5 euros, ce qui représente une progression de 5% sur une base annuelle.

Le CA du groupe est resté légèrement inférieur aux prévisions au troisième trimestre, mais ce facteur a été compensé par un cash-flow opérationnel (EBITDA) supérieur aux prévisions. Après neufs mois en 2016, le CA (1,8 milliard d’euros) est de 32% supérieur à celui de l’an dernier. Hors Base, le progrès ressort à 3%. Après 9 mois, l’EBITDA ressort à 847,8 millions d’euros, soit une hausse de 17% en un an ou de 2% sans Base. Telenet prévoit pour l’ensemble de l’année un CA stable, voire en légère hausse (+2%), alors que l’EBITDA restera stable. Le bénéfice net, à 41,6 millions d’euros après neuf mois, est cependant nettement inférieur à celui de l’an dernier (-70%), ce qui s’explique par la perte sur les dérivés de taux et les charges de refinancement découlant d’un remboursement anticipé d’une partie de la dette. Après trois trimestres en 2016, le cash-flow libre (cash-flow opérationnel corrigé selon les charges d’intérêt, les dépenses en capitaux et éventuels versements aux actionnaires) totalise 166,7 millions d’euros. C’est plus d’un quart de moins qu’au cours de la même période un an plus tôt, conséquence de charges d’intérêts plus élevées et d’investissements plus lourds dans le réseau de Base. Pour 2016, Telenet table sur un chiffre compris entre 175 et 200 millions d’euros. Du fait de l’acquisition, la dette du groupe s’est alourdie à 4,67 milliards de dollars. C’est beaucoup, mais tant que le groupe génère des cash-flows suffisamment élevés et s’en tient aux covenants bancaires, tout ira bien. Le rapport entre la dette et l’EBITDA s’élève actuellement à 3,4. Avant 2022, aucune dette ne vient à échéance.

Conclusion

Le secteur télécoms belge peine à trouver la voie de la croissance mais Telenet est une exception, grâce à son acquisition de Base. Les investissements nécessaires pèseront encore plusieurs trimestres sur les cash-flows. Depuis la récente hausse de cours, l’action s’échange à 10 fois l’EBITDA attendu, ce qui est assez cher. Qui plus est, du fait de la dette élevée du groupe, il est improbable qu’un dividende soit versé à court terme.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Bruxelles

Capitalisation boursière : 5,9 milliards EUR

C/B 2015 : 40

C/B attendu en 2016 : 25

Perf. cours sur 12 mois : -2 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +1 %

Rendement du dividende : –

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