Telenet

Ralentissement du rythme de croissance

37,27 EUR 4C – alléger

Le récent flux de résultats trimestriels dans le secteur des télécoms a mis à jour plusieurs ” perdants ” (Mobistar étant le meilleur exemple) mais la plupart des entreprises sont malgré tout parvenues à satisfaire aux attentes. Ce fut également le cas de Telenet, qui a connu un premier trimestre complet sous la gestion de l’Australien John Porter. Ses chiffres ont en grande partie répondu aux attentes mais comme nous l’écrivions précédemment, son rythme de croissance impressionnant est sous pression. Tant au deuxième trimestre que sur l’ensemble du premier semestre, son chiffre d’affaires (CA) a connu une hausse de 12%, à respectivement 408 et 813,6 millions EUR. Son cash-flow opérationnel (EBITDA) a progressé entre avril et juin de 11% mais sur le premier semestre, l’augmentation s’est limitée à 8%. La croissance de la clientèle mobile ralentit. Au 2e trimestre, Telenet a accueilli près de 50.000 abonnés mobiles supplémentaires. Le groupe fait donc à cet égard aussi bien que Belgacom (+46.000), mais il tablait sur une augmentation de 70.000. Au 1er trimestre, Telenet a accueilli un peu plus de 100.000 nouveaux abonnés mobiles. Le groupe applique une stratégie de marketing moins agressive, où il limite désormais l’octroi à conditions avantageuses de smartphones lors de la souscription d’un abonnement. En outre, les effets de la nouvelle loi télécoms, qui facilite le passage des clients à un autre opérateur, sont en grande partie digérés. En termes de tarifs, l’offensive de Belgacom a joué en défaveur de Telenet. Le groupe affiche désormais une part de marché de 9%, contre 4% un an plus tôt. La téléphonie mobile demeure quoi qu’il en soit son principal moteur de croissance, avec des revenus en hausse de 183% sur base annuelle, à 61,4 millions EUR. Autre élément positif : Telenet gagne davantage sur ses clients. Le revenu moyen par utilisateur mobile (ARPU) a augmenté de 15% sur base annuelle, à 32 EUR. L’ARPU des autres services (Internet large bande, téléphonie fixe et télévision numérique) a également connu une progression annuelle de 4% au 2e trimestre, à 47,3 EUR. Au niveau du groupe, Telenet a réalisé une marge d’EBITDA ajustée de 53%, contre 49,7% au 1er trimestre. Le nombre de clients “triple play” (trois produits) a augmenté de 8% sur base annuelle et atteint aujourd’hui 42% (887.400). Le cash-flow libre, qui était négatif à hauteur de 10 millions EUR au 1er trimestre en raison d’investissements plus lourds, s’est rétabli à 110,5 millions EUR. Compte tenu de la base de comparaison difficile – le 2e semestre 2012 était particulièrement bon -, la croissance sera légèrement moins élevée. Grâce au bon 1er semestre, Telenet a néanmoins pu maintenir les objectifs annuels. Au niveau du groupe, le CA connaîtra une avancée de 10 à 11%. Vu la contribution plus importante des activités mobiles, qui sont légèrement moins rentables, la croissance de l’EBITDA sera limitée entre 7 et 8%. Après le versement du dividende exceptionnel de 7,9 EUR par action en mai, le taux d’endettement du groupe s’est alourdi à 4,2 fois l’EBITDA.

Sur le plan opérationnel, Telenet enregistre toujours une performance supérieure à la moyenne par l’effet combiné d’une bonne maîtrise des coûts et d’une offre diversifiée. En conséquence, le groupe peut dégager des marges plus élevées que celles de la concurrence. Qui plus est, la croissance est encore possible, pour autant que Telenet parvienne à convaincre les clients actuels de souscrire à d’autres produits et services de son offre. En comparaison avec l’excellent 2{+e} semestre 2012, la croissance du groupe sera un peu plus lente au cours des prochains trimestres. Par ailleurs, l’ouverture prévue du réseau câblé (2014) n’est pas davantage une bonne nouvelle pour Telenet. Ce n’est pas si grave en soi, pour autant que la rentabilité reste à niveau, mais la valorisation tendue de l’action (environ 10 fois l’EBITDA) ne peut se justifier que si la croissance est également plus soutenue. Des interrogations subsistent également par rapport à la politique de dividendes future. Compte tenu de l’augmentation de son taux d’endettement, le groupe se montrera probablement moins généreux à l’avenir. Allégez (rating 4C)

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