Suez Environnement

Sort la tête de l’eau

9,72 euros – 1B

Suez Environnement (en abrégé SEV, qui est également son ticker sur le NYSE Euronext Paris ; 4,7 milliards de capitalisation boursière ; code ISIN : FR0010613471) est l’une de ces nombreuses entreprises européennes de services d’utilité publique qui étaient très appréciées des investisseurs jusqu’il y a quelques années pour leur croissance stable, mais dont le profil de croissance a en grande partie, voire totalement, disparu. La perception s’est totalement inversée et est devenue (très) négative, notamment en raison de la charge d’endettement. Car dans le secteur des services d’utilité publique, les acquisitions et autres consolidations ont été si nombreuses que les bilans ne sont pas des plus engageants. Les activités proprement dites nous semblent cependant conserver une certaine valeur, même si la crise de la dette met un frein aux volumes et aux prix.

Il faut également compter avec l’internationalisation des activités hors Europe (fin mars, SEV menait 30% de ses activités en dehors du “Vieux continent”, le chiffre d’affaires – CA – non européen ayant progressé de 35% en trois ans). L’eau est surnommée “l’or bleu”, l’accès universel à l’eau potable étant l’un des grands défis du 21e siècle. Or SEV est le 2e fournisseur d’eau en Europe (grâce à l’ancienne Lyonnaise des Eaux). Le deuxième pilier sur lequel repose SEV est le traitement des déchets (43% du CA, principalement sous la marque SITA). Les deux activités sont solides, produisent des revenus relativement prévisibles et permettent de verser des dividendes généreux. L’an dernier s’est terminé sur un CA légèrement plus élevé, à 15,1 milliards EUR (+1,8%) mais aussi sur un cash-flow opérationnel en légère baisse (EBITDA ; -2,5%) de 2,45 milliards EUR. Le 1er trimestre de cette année fournit une image contraire : le CA a reculé de 2,6% (de 3,59 à 3,50 milliards EUR), mais l’EBITDA s’est accru tout légèrement (+0,8% ; de 566 à 570 millions EUR). Autrement dit, la marge d’EBITDA (EBITDA/CA) s’est hissée de 15,8 à 16,3%. Cette évolution est favorable car elle démontre que les coûts sont de mieux en mieux maîtrisés et que la direction prend les bonnes décisions stratégiques. Si l’on considère les deux activités séparément, on constate d’importantes divergences en Europe. La division Eau a encore vu son CA augmenter de 3,3% alors que le traitement des déchets a reculé de 4,6% (et même de 5,3% en termes organiques). Le climat économique très difficile en Europe occidentale, surtout (France, Belgique, Pays-Bas et Allemagne) a diminué la quantité de déchets traités, surtout en provenance du secteur de la construction et de l’automobile. Ainsi SEV a-t-il par exemple conclu un partenariat avec le constructeur automobile Renault portant sur le recyclage des déchets de voitures. Par ailleurs, on note également un effet de prix négatif, mais grâce à de nouvelles réductions de coûts et à la diminution des investissements, les cash-flows de cette année et des prochaines devraient demeurer globalement à niveau. Le 1er trimestre illustre que cela n’est pas forcément impossible. C’est d’ailleurs essentiel pour deux raisons : rembourser les dettes (7,4 milliards EUR de dette nette fin 2012 !) et continuer à verser un dividende stable. Ces cinq dernières années, les investisseurs ont pu compter fin mai sur un dividende (brut) de 0,65 EUR par action, et cela sera encore le cas pour l’exercice 2012. Au cours actuel, cela correspond à un rendement de dividende (brut) de 6,65%. Pour 2013, la direction de SEV demeure prudemment optimiste. L’EBITDA devrait être au moins égal à 2,55 milliards EUR (contre 2,45 milliards l’an dernier) et le dividende sera au moins maintenu à 0,65 EUR par action.

Nous avons commencé le suivi de l’action Suez Environnement à l’automne dernier en le conseillant à l’achat (rating 1C). Le titre s’adresse toujours aux investisseurs à la recherche d’un rendement de dividende élevé et stable, dans l’espoir/l’attente que la perception de l’action s’améliore (par une amélioration de la marge), ce qui devrait dégager un surcroît de rendement.

DIGNE D’ACHAT

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