Statoil

Digne d’achat

L’action de la compagnie d’État pétrolière norvégienne _ à 67% aux mains de l’État _ a reculé la semaine dernière sous la limite symbolique des 100 NOK. Depuis le sommet de cours à 190 NOK de juillet 2014, le repli se chiffre à 48%. Ce mouvement sensible illustre parfaitement la mesure dans laquelle le repli des cours pétroliers des 18 derniers mois affecte le secteur. La baisse est évidemment aussi perceptible au niveau des résultats. Pendant les neuf premiers mois de 2015, on note un repli du chiffre d’affaires (CA) de 21,1%, à 370,8 milliards de couronnes norvégiennes (NOK). La production pétrolière et gazière est toujours très satisfaisante, avec une production journalière moyenne de 1,91 million de barils, soit 4% de mieux qu’au même trimestre en 2014. On note même en sous-jacent une amélioration de 7%. La moyenne du groupe après neuf mois augmente de 4%, à 1,95 million de barils. La hausse attendue pour 2015 a dès lors été relevée, de 2% à au moins 3%. Statoil continue de sabrer dans les coûts et les investissements, et a encore réduit les investissements de capitaux attendus pour 2015 à hauteur d’un milliard NOK, à 16,5 milliards NOK. Heureusement, la division Raffinage offre un contrepoids positif. Grâce, à nouveau, à un solide 3e trimestre, marqué par 6 milliards NOK de bénéfice opérationnel récurrent (REBIT), contre 5,3 milliards NOK au trimestre précédent et 4,4 milliards NOK au 3e trimestre 2014, la hausse ressort, après neuf mois, à 44%, à 18,2 milliards NOK. Dans le segment Exploration & production, le REBIT a baissé en Norvège de 36%, à 52,3 milliards NOK, et on note même à l’étranger un REBIT négatif de 6,5 milliards NOK, contre encore 16,7 milliards NOK dans le vert à la même période en 2014. Le résultat net récurrent au niveau du groupe a faibli de 49% après neuf mois, à 17,9 milliards NOK. Entretemps, les préparatifs avancent pour le développement de la première phase du champ pétrolier Johan Sverdrup, la plus grande découverte en eaux norvégiennes depuis 1974, avec des réserves totales estimées entre 1,7 et 2,9 milliards de barils. L’investissement total a récemment baissé de 117 milliards NOK (part de Statoil : 40%) à 108,5 milliards NOK. La première production est prévue pour fin 2019, avec 315.000 à 380.000 barils par jour, à accroître ultérieurement (après 2022) à 550.000 – 650.000 barils. La semaine dernière, Statoil a racheté 12% des actions de Lundin Petroleum pour 4,6 milliards de couronnes suédoises (540 millions USD). Une manoeuvre intéressante s’il en est, dans la mesure où Lundin a une part de 22,6% dans Johan Sverdrup, et de cette façon Statoil voit sa participation augmenter indirectement de 2,7%. Dans une récente entrevue, le PDG du groupe, Saetre, a déclaré que Statoil recevait chaque jour des dossiers d’acquisitions. Les prix demandés sont cependant encore trop élevés. La crise est donc appelée à faire encore plus mal financièrement. Mais il est évident que Statoil sera très actif en termes d’acquisitions. Le directeur a confirmé qu’il s’en tiendrait à son dividende royal de 1,8 NOK par action, soit un rendement brut de 6,7%.

Conclusion

L’action Statoil est revenue à son plus faible niveau depuis 2008. Le redressement structurel n’est pas attendu dans l’immédiat mais l’entreprise sortira renforcée de cette crise. La valorisation est intéressante, à 0,94 fois la valeur comptable et 17 fois le bénéfice attendu pour 2016.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

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