Statoil

S’offre une pause

Les résultats 2013 du géant pétrolier norvégien Statoil n’étaient pas particulièrement bons. Son bénéfice net “épuré” est ressorti à 14,53 NOK par action alors qu’en 2012, il atteignait encore 17,3 NOK. Les prévisions pour 2013 avaient déjà été temporisées au printemps à 15-15,5 NOK par action en raison de perspectives de production moins élevées. La production moyenne atteignait encore 2,004 millions de barils quotidiens en 2012 mais est retombée l’année suivante à 1,945 million de barils. La baisse naturelle de la production sur certaines sources et plusieurs ventes ciblées de champs pétrolifères et gaziers en Norvège sont à l’origine de cette baisse. Qui plus est, les prix du pétrole et du gaz sont en baisse de 2 à 3% par rapport à 2012. En conséquence, les recettes ont diminué de 11%, à 632,5 milliards NOK. Compte tenu des désinvestissements, Statoil a recalculé le niveau de production actuel à 1,850 million de barils quotidiens. Par rapport à ce nouveau point de départ, les Norvégiens prévoient pour 2014 une augmentation de la production de 2%. Pour la période comprise entre 2014 et 2016 (inclus), le groupe table sur une croissance annuelle moyenne de 3%. La précédente prévision d’accroissement de la production journalière d’ici 2020 à 2,5 millions de barils sera atteinte 3 à 4 années plus tard que prévu. Statoil a du reste affiné récemment son business plan 2014-2016. Son objectif est notamment d’alléger dans les trois prochaines années ses investissements totaux de 5 milliards USD (annuellement, 20 milliards USD au lieu des 21,7 milliards USD prévus). Il faut donc investir de manière plus sélective, à plus forte raison parce que les critères minimaux de rendement sur les nouveaux projets sont plus stricts. Statoil privilégiera donc la qualité à la quantité. C’est d’ailleurs parfaitement envisageable dans la mesure où l’entreprise a rencontré plusieurs succès dans l’exploration ces dernières années et dispose donc d’un large éventail de nouveaux projets prometteurs. L’équipe d’exploration a même atteint en 2013 un ratio de remplacement de réserves de 1,28. Les réserves ont augmenté plus largement que la production, notamment grâce à des succès significatifs en exploration en Tanzanie et surtout au Canada. En 2011, le groupe a découvert le champ pétrolier Johan Sverdrup en Mer du Nord, contenant des réserves estimées entre 1,7 et 2,9 milliards de barils. La production commencera en 2019, et non en 2018 comme initialement prévu. Les années suivantes, avec une production maximum de 650.000 barils quotidiens, le champ deviendra le porte-étendard du secteur pétrolier norvégien. Les investissements plus ciblés et plus rentables permettront, en combinaison avec les 1,3 milliard USD réalisés sur la meilleure gestion des coûts, à financer le dividende annuel uniquement avec les cash-flows libres d’ici à 2016. Malgré la moins bonne année 2013, le versement annuel du dividende (prévu en mai) est augmenté à 7 NOK par action (contre 6,75 NOK l’an dernier) et un dividende trimestriel sera distribué à partir du 2e semestre. Par ailleurs, Statoil prévoit également de racheter plus activement des actions propres dans les prochaines années afin de favoriser la création de valeur actionnariale.

Conclusion

L’action Statoil a réagi de manière largement positive à l’adaptation du business plan 2014-2016. Les perspectives à plus long terme demeurent favorables. Avec la hausse de cours, la valorisation a légèrement augmenté mais n’est pas encore excessive, à 10,5 fois le bénéfice escompté de 15 NOK par action pour 2014. A plus court terme, l’action s’offre cependant une pause. D’où notre abaissement de conseil.

Conseil: achat sur repli

Risque: faible

Rating: 2B

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